Des pilotes du groupe Air France un peu partout dans le monde ?

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Après la délocalisation, le prêt de main d’œuvre. Britair, qui devrait supprimer 5000 postes dont 450 de pilotes, interrogeraient ses pilotes pour savoir s'ils seraient intéressés pour aller travailler ailleurs dans le monde. Selon le Télégramme de Brest qui a révélé l'information, c'est en Indonésie qu'il y aurait de la place. Air France avait de son côté évoqué la piste Chinoise. Faut-il lever les bras au ciel en évoquant cette délocalisation, sans doute temporaire ? Les avis sont partagés.

Dans un récent article publié par le magazine le Point, on apprenait que la vie des pilotes, loin d'être rose tous les jours, s'appuyait sur quelques avantages non négligeables que ce soit en matière de salaires ou de vie privée. Malheureusement, et l'hebdomadaire le rappelait également, les pilotes, compte tenu de leurs horaires de travail, de leurs nombreux déplacements, et de la fatigue associée à leur mission, ont au fil des ans grossit le lot des professions célèbres pour leurs nombreux divorces. Cela voudrait-il dire que certains pilotes esseulés feront le voyage ? On en doute ! Pourtant, l'offre de la compagnie Britair est-elle loin d'être aussi stupide que veulent bien le dire certains. Premier constat, les pilotes travaillent en anglais. La langue est pratiquée dans quasiment tous les pays du monde, ils ne devraient pas souffrir de trop en la matière. Autre remarque, entre un licenciement sec et des missions occasionnelles, il est certain que beaucoup feront le choix d'aller découvrir de nouveaux horizons avant de se jeter dans une recherche d'emploi qui ne portera pas forcément et immédiatement ses fruits. Mais surtout, selon les premières informations, la compagnie Britair déléguerait ses pilotes qui resteraient ainsi, en grande partie, contractuellement liés à la société d'origine. Cela pourrait donc s'étudier. D'autant que ce sont généralement les derniers entrés dans une compagnie qui sont les premiers partis. L'offre permettrait donc aux jeunes pilotes d'aller développer leurs compétences et leurs connaissances sur des plates-formes bien différentes de celles qu'ils pourraient connaître en France. Et pour le passager ? A l'évidence, il y gagnerait une meilleure maîtrise des appareils associée à une meilleure compréhension des lieux, des process et des usages, ce qui ne peut être qu'un plus en matière de sécurité. Faut-il encore, et rien n'est fait, que l'offre tienne la route en matière sociale et en termes humains. Deux points difficiles à garantir en période de crise.

Hélène Retout