Des voyages d’affaires encore plus low cost que low cost

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Se déplacer pour le travail demande un minimum de confort pour que la mission confiée au voyageur, avant tout professionnel de son domaine, soit atteinte. Mais se déplacer à un coût et les très petites entreprises, conscientes de ce besoin de qualité, ne peuvent pas toujours l’assumer. Système D et débrouillardise deviennent alors des outils malins pour aller au bout du monde… A moindre prix.

Selon l’Organisation Mondiale du Commerce, il y aurait en Europe et aux USA, plus de 100 millions d’entreprises de moins de 10 personnes. Plus de 24% d’entre elles travaillent au-delà de leurs frontières et proposent leurs services dans trois ou quatre pays voisins. 8% œuvrent à l’international dans le cadre de contrats signés ou de prospection ciblée. En France, le domaine du luxe, de la mode, des services technologiques est le plus concerné par ce type de structures qui consacrent une partie de leurs investissements aux déplacements professionnels.

C’est bien connu ; quand on a peu d’argent, on a des idées. Covoiturage pour les déplacements de proximité, billet Prem’s pour le train, auberges de jeunesse dans le monde et bus et métro pour se déplacer en ville… Voilà pour le transport. L’arrivée des AirBnB, des associations de couchsurfing ou d’entraides entrepreneuriales viennent compléter la recherche d’économie en offrant des structures d’hébergement à très bas prix, voire gratuites.

Mais là où le bât blesse encore, c’est en matière d’aérien. Aux USA, Jetblue réfléchit à la commercialisation de billets à prix attractifs… À condition de les acheter 24 heures (voire 12 heures) avant le départ. L’idée est simple : ne laisser aucune place vide dans l’avion. C’est risqué, surtout si l’on a pris un rendez-vous, mais efficace car on parle de billets qui s’achèteraient entre 10 et 40 $ pour le domestique. Des compagnies présentes à l’international regardent comment appliquer ce principe à leurs vols. Regrouper les entrepreneurs dans un club pour les aider à vendre et à démarrer l’activité, c’est se garantir une clientèle fidèle qui (a priori) saura renvoyer l’ascenseur.

Du low cost quasi gratuit, il n’en faut pas plus pour donner des idées à de jeunes patrons américains de la Silicon Valley qui viennent de créer une agence de voyages basée sur l’entraide. Autant de gestes concrets qui valorisent l’économie participative dont on ne commence aujourd’hui qu’à entrevoir la puissance.

Hélène Retout