Des voyages d’affaires sous haute surveillance

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«Le corps exulte et le fait savoir», disait Audiard en évoquant le plus inconfortable accident du quotidien : le pet. Ce petit bruit discret, ou violent, qui exprime le trop plein de gaz et transforme son auteur en bête cramoisie. Inconfortable, sans doute et nous avons appris à éviter de claironner en public cette atteinte évidente à notre savoir-vivre. Rien n’est plus «traumatisant» que d’être pris la main dans le sac (si j’ose dire). Pire désormais, au Malawi, ce simple vent risque désormais de vous conduire en prison si vous ne pouvez payer l’amende qui accompagne son expulsion. Là-bas on ne rigole pas avec cette «pollution volontaire de l’air», punie par une vieille loi anglaise, jamais abolie et remise aujourd’hui au goût du jour.

Si j’évoque cette stupide réglementation qui devrait faire du bruit (je ne pouvais m’en passer), c’est que les voyageurs d’affaires sont les premiers à être mis en danger dans des contrées ou des textes législatifs loufoques sont appliquées. Savez vous qu’en Mongolie, un homme ne peut embrasser une femme sur la joue en public ? Même la sienne. Autant dire que les débordements affectifs peuvent coûter chers. Autre loi, autre pays, celle qui interdit aux femmes le pantalon. Rassurez vous, cette législation française n’est plus appliquée depuis longtemps. Même nos agents de police de sexe féminin sont désormais dans cette tenue. Au Texas, vous ne pouvez pas reste enfermé seul(e) avec un homme si un chaperon ne vos accompagne pas. Plus de 11 états américains appliquent, avec plus ou moins de succès, cette décision… Mais le Texas fait mieux. Pas même seul(e) dans un ascenseur. Et de préciser que si une telle situation est dénoncée par une femme, l’homme incriminé risque 2500 dollars d’amende et 3 mois de prison. En cherchant bien, on pourrait trouver pas mal d’exemples de ce type.
Et alors, que faut-il en conclure ? Que quel que soit le pays, nul n’est censé ignoré la loi. Encore moins à l’étranger, où la mauvaise foi fait parfois office de règlement vis-à-vis d'un inconnu, et d'autant plus s'il ne parle pas la langue. La sécurité impose de s'informer dans le détail avant de partir, mais son besoin d’informations n’est pas toujours assuré par l’entreprise. Un constat européen dévoilé en Allemagne par la toute première association de voyageurs d’affaires, VDR, qui se dit préoccupé par les obstacles que peuvent rencontrer celles et ceux qui partent en déplacements professionnels.

Marc Dandreau