Deux tiers des entreprises françaises ne participent pas aux frais d’équipement de leurs télétravailleurs

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Économique, écologique, moins fatigant... le télétravail a plusieurs avantages. Toutefois, le nombre de sociétés le mettant en pratique avec leurs collaborateurs reste restreint. Regus a interrogé plus de 44 000 cadres et dirigeants d’entreprise dans plus de 100 pays sur leurs perceptions et usages de cette pratique. L'étude montre que les sociétés françaises sont à la traîne sur les aspects réglementaires et financiers de ce mode de travail.

Travailler à son domicile, près de chez soi ou de ses clients permet de limiter les frais de déplacement. En effet, au cours des cinq dernières années, globalement le coût des allers et retours quotidiens pour se rendre au travail a pratiquement doublé et atteint désormais 5% du salaire mensuel des travailleurs. Au niveau français, Lille, Toulouse et Strasbourg sont les villes de l'Hexagone où les trajets domicile-travail représentent la plus grande part des revenus mensuels des cadres et dirigeants soit 7%.

Si les entreprises françaises intéressent aussi au télétravail, elles montrent des lacunes dans sa mise en pratique. 68 % des sondés français pensent en effet que la majorité des sociétés favorisant le télétravail ne souscrivent pas aux assurances adéquates pour couvrir les bureaux au domicile de leurs salariés. De plus, les trois quart estiment que ces entreprises ignorent qu’elles sont tenues d’adhérer à des normes de santé et de sécurité. D'ailleurs les entreprises participent peu à la mise en place de ce mode de travail. Les deux tiers des sondés ayant un bureau à domicile affirment que leur employeur n’a pas contribué aux frais d’équipement.

De plus, 86 % des Français interrogés souhaitent que la reconnaissance des télétravailleurs soit davantage basée sur leurs résultats que sur le temps passé. Pourtant, ils ne sont que 69 % à plaider en faveur des outils de mesure de la productivité.


L'aspect écologique plébiscité
Outre l’aspect financier, le télétravail séduit les entreprises du monde entier pour ses bénéfices sur l'environnement. En effet, Regus indique que 46% des cadres et dirigeants dans le monde souhaitent voir se réduire les distances entre leur domicile et leur lieu de travail pour limiter l’impact écologique de leur activité professionnelle. En plus de diminuer l’empreinte carbone, la réduction de ces trajets permet une meilleure conciliation entre la vie privée et professionnelle : 77% des sondés indiquent qu’ils passeraient plus de temps avec leur conjoint et leur famille s’ils perdaient moins de temps dans les transports.

Un besoin de formation
Les employeurs se posent la question du contact avec les télétravailleurs : en l’absence de règles officielles, trois quarts (75%) des cadres et dirigeants soulignent qu’une formation serait nécessaire pour aider les managers concernés à gérer efficacement leurs équipes à distance. Un échange étroit reste primordial pour 82% d’entre eux, qui considèrent que les managers devraient s’entretenir plusieurs fois par semaine avec leurs télétravailleurs, 85% estimant même qu’une rencontre avec le supérieur direct est indispensable une fois par mois.

Outre le management, les préoccupations majeures des sondés sont le suivi et le maintien de la productivité. Les outils technologiques apparaissent ici comme l’une des premières clés : 73% des cadres et dirigeants interrogés estiment que des systèmes informatiques spécifiques devraient être mis en place pour surveiller et mesurer la productivité des travailleurs à distance. Une grande majorité (87%) va même plus loin en suggérant d’instaurer un mode de récompense davantage basé sur les résultats que sur le temps passé sur leurs missions.

Pour les salariés, la priorité est donnée à leur cadre de travail. L’étude Regus montre que 61% des télétravailleurs possèdent une pièce réservée au travail, mais que seuls 51% décrivent cet espace comme un «bureau professionnel». Cette part peut même largement chuter dans des pays comme la Chine, où seulement 43% des sondés déclarent avoir un espace de travail à la maison.
 
L’absence physique est un autre défi de taille, particulièrement en matière de communication et de promotion. Les outils en ligne permettent de surmonter certains obstacles selon l'étude. Les nouvelles technologies aident notamment les télétravailleurs à ne plus se sentir isolés et à partager plus facilement leurs documents de travail, essentiellement ceux passant par le Cloud (85%). 71 % des sondés japonais pensent d’ailleurs que le télétravail contribue à l’essor des applications Cloud.
 
«Si les entreprises ont tout intérêt à permettre à leur personnel de travailler en dehors de leurs locaux habituels, beaucoup s’exposent toutefois à des risques considérables en omettant de réguler le cadre de leurs travailleurs à distance pour leur assurer des conditions efficaces et sécurisées. Sans ces précautions, leur organisation du travail court à l’échec», met en garde Christophe Burckart, Directeur Regus France. «En favorisant un cadre de travail optimal et conforme à la législation au domicile des télétravailleurs ou proche de chez eux, les entreprises pourraient réaliser d’importantes économies et maximiser la productivité», conclut-il.