Droite dans ses bottes, l’Europe ne cèdera pas

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Contre vents et marées, critiques et assignations en justice, l'Europe ne cèdera pas. Pour une fois qu'elle a pris une décision commune, diront ses détracteurs ! En tous cas, pas question pour Bruxelles de réduire ses convictions: les compagnies aériennes, européennes ou non, sont et resteront intégrées dans le dispositif de quota pour le carbone.

Droite dans ses bottes, l'Europe ne cèdera pas
Le geste a un certain panache: invité au salon Singapore Airshow Aviation Leadership Summit le 14 février 2012, Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne, est allé dire en Asie tout son soutien à la taxe carbone entrée en vigueur le 1er janvier 2012. Si l’UE se dit prête à discuter avec les acteurs aéronautiques mécontents, elle ne supprimera pas sa mesure malgré leur insistance.
La taxe carbone a provoqué un vrai tollé dans le monde aéronautique. Si l’Europe est ouverte à la discussion pour trouver un consensus sur le problème des émissions de gaz à effet de serre, en aucun cas elle ne suspendra son système communautaire d’échange de quotas d’émission. Siim Kallas a trouvé des formules : «Nous n'essayons pas de dominer le monde. L'UE a demandé pendant des années et des années qu’il y ait une solution mondiale contre les émissions de carbone», a-t-il répondu aux critiques, «Nous sommes prêts à négocier au sein de notre système» a-t-il assuré, avant d’ajouter «Nous sommes sérieux au sujet des négociations, nous avons des gens qui cherchent de solutions». Au même salon aéronautique, en début de semaine, Tony Tyler, patron de IATA, avait avancé que la meilleure solution pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre était de laisser l’Organisation de l’Aviation Civile internationale trouver une solution globale. Pendant ce temps, les compagnies continuent de réduire leurs dépenses en kérosène et donc, de fait, en production de CO2. Ce qui est, finalement sans doute, la meilleure réponse à la taxation !

Hélène Retout