Duty Free, les fausses bonnes affaires du voyageur d’affaires

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Accusations de fraude sur les parfums à l’aéroport de l’ile Maurice, cigarettes non conformes à Pékin, tarifs plus élevés que les prix moyens du fabricant… Les critiques pleuvent sur les boutiques duty free des grands aéroports internationaux. Selon un rapport international, publié par TechNavio, la vente hors taxe devrait pourtant croitre de 8,56 % entre 2017 et 2021.

Principaux marchés des duty free : l’alcool et les cigarettes, deux produits qui pèsent à eux seuls, 44% des ventes suivis par les parfums et les chocolats, 34 %. Souvenirs et autres gadgets électroniques ne dépassant pas les 10 % des ventes. Mais le constat fait par les experts est sans appel : en dix ans, les duty free perdent de l’influence en raison d’internet qui permet une comparaison immédiate des prix pratiqués dans le pays d’origine. Et à ce niveau, les grandes marques comme Lacoste, Tumi ou Vuitton ne sont pas forcément gagnantes, même si elles sont entre 8 et 12% moins chers dans certains aéroports comme Changi à Singapour, Doha au Qatar ou Dubai.

Selon le cabinet suédois Generation Research, en 2013 les ventes des boutiques hors taxes dans les aéroports du monde atteignaient 34 milliards de dollars en 2013. Elles pèseraient aujourd’hui un peu plus de 38 milliards en raison de la hausse des taxes sur les cigarettes et les alcools. Pour Erin Konrad, un porte - parole de CouponPal.com, une société qui traque les meilleures offres commerciales dans le monde "Il y a peu de bonnes affaires à réaliser en matière d’électronique, de produits de beauté, de vêtements ou d’appareils photo dans les aéroports". Et d’expliquer que 89% des objets vendus sur internet par les sites chinois de vente en ligne sont en moyenne 30 à 55% moins cher que dans les aéroports. Idem pour des magasins photo comme B&H Photo à New York qui propose des prix plus bas que dans les 10 aéroports réputés les moins chers dans le monde.

Faut-il alors acheter dans une duty free ? "Pour un touriste qui part en vacances, l’achat tient plus de l’envie de marquer le voyage, de fêter un départ pour une période où presque tout est permis". Mais pour le voyageur d’affaires ? "C’est une réponse aux critiques que peut provoquer son départ. Le cadeau pour les enfants que l’on n’a pas eu le temps d’acheter en ville". Bref, il y a toujours une bonne raison de se lâcher. Les duty jouent sur ce sentiment d’être « à part » dans l’univers du commerce… Sans oublier qu’elles restent auréolées de ce sentiment dépassé et faux de faire une bonne affaire.