EXCLUSIF : les Américains s’inquiètent à nouveau de la sécurité dans nos aéroports

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Il y a quelques mois, dans une note plutôt discrète transmise aux autorités françaises, le département américain en charge de la sécurité du territoire avait souligné des points à éclaircir en matière de surveillance au poste de sécurité de nos aéroports. Sans clairement le dire, les spécialistes US s’étonnaient d’une très forte présence de personnels […]

Il y a quelques mois, dans une note plutôt discrète transmise aux autorités françaises, le département américain en charge de la sécurité du territoire avait souligné des points à éclaircir en matière de surveillance au poste de sécurité de nos aéroports. Sans clairement le dire, les spécialistes US s'étonnaient d'une très forte présence de personnels d'origines maghrébines aux postes de contrôles sécuritaires. Principalement aux passages des portiques de détection et des scanners de bagages à main. Si quelques médias s'en étaient faits l'écho, il n'y avait pas une réponse officielle, et pour cause : la plainte, ou du moins l'étonnement, n'a jamais été transmis par des voies régulières. Juste une interrogation.
Selon diverses sources concordantes, il semblerait que les Américains soient revenus à la charge tout de suite après l'attentat manqué du vol Amsterdam Détroit. Il ne s'agissait en aucun cas de reformuler la même critique voire les mêmes interrogations. Tout au plus, fallait-il éclaircir la procédure en matière de recrutement, de suivi et de contrôle, d'un personnel qui pourrait être au contact de terroristes dangereuses. Mettre ainsi d'emblée en accusation toute une population au délit de faciès ou d'origine, c'est déjà en soi quelque peu discutable. Au demeurant, cela pourrait être également applicable aux Etats-Unis. Mais il faudrait aussi un grand nombre de complicités pour imaginer qu'un agent de sécurité puisse volontairement laisser passer du matériel dangereux à un poste de contrôle. La double surveillance exercée et les moyens mis en œuvre pour assurer un contrôle discret, mais permanent, des lieux sont suffisamment complexes, et gardés secret, pour qu'une telle opération puisse avoir lieu au départ de la France.
Pour les spécialistes israéliens de la sécurité, ce n'est en fait pas chez les agents en charge de la sécurité du public qu'il faut aller chercher des pistes potentielles d'attentats. Les personnels sur les pistes sont tout aussi soupçonnable. Et les exemples montrent qu'il est très simple de mettre en place des procédures qui permettent très rapidement de vérifier le bien-fondé de tel ou tel contrôle. Dans une conférence qui s'est déroulée la semaine dernière à Tel-Aviv, l'un des gourous officiels du domaine n'a pas caché que l'aérien était de moins en moins retenu comme cible d'attentats. L'imagination sans fin des terroristes se serait reportée sur des masses plus importantes de population comme les stades, les transports en commun, les trains, les autobus sans oublier les centres commerciaux ou les grands magasins. Et de préciser « qu'il faudrait être naïf pour croire que ces zones ne sont pas activement surveillées même si, pour le commun des mortels, rien ne semble être fait. C'est là tout l'art de la sécurité : voir sans être vu ! ».
Nos amis américains devraient méditer cette règle largement appliquée dans les pays vulnérables.

Philippe Lantris