Egencia au chevet de l’économie des entreprises

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La reprise a bien eu lieu, mais les risques persistent pour l'économie: flambée des cours des matières premières dont le pétrole, euro trop fort, remontée des taux d'intérêt... C'est pour éclairer les perspectives des entreprises et en particulier celles du déplacement professionnel qu'Egencia a invité Marc Touati à plancher, ce jeudi 23 juin. Avec un mot clé: osons !

Egencia au chevet de l'économie des entreprises
"L'activité est repartie, le voyage d'affaires en fait partie, et cela est particulièrement significatif aux Etats-Unis ", a souligne le Directeur général d'Egencia France en préambule. Jérôme Fouque attribue ce rebond spécifique outre-Atlantique à un "état d'esprit différent, le voyage d'affaires y est considéré comme un investissement et les économistes ont calculé qu'1 $ investi dans ce secteur génère 20 $ de ROI". Un message à faire passer aux financiers !

Pour savoir dans quel environnement macro et micro économique se situe notre activité en France, Egencia a fait appel à l'économiste Marc Touati, Directeur de la recherche économique et financière d'Assya Compagnie Financière. Son analyse: l'économie sort de la crise mais mollement, trop mollement. La croissance mondiale atteindra sans doute 4% en 2011 et en 2012, tirée par les pays émergents et en particulier la Chine, qui tourne à 9 % de croissance. Mais les Etats-Unis n'en obtiennent que 3 % et l'Europe bien moins encore, alors qu'il va lui falloir "payer" la crise et les intérêts colossaux de la dette réalisée ces dernières années. De plus les matières premières flambent, la spéculation jouant à fond sur ces marchés. Aujourd'hui le baril oscille entre 95/105 dollars (selon lui la hausse doit être en moyenne de 10 à 15 % en année "normale"). De quoi freiner la reprise.
Egencia au chevet de l'économie des entreprises
Faut il pourtant baisser les bras ? Pas du tout, répond Marc Touati après une analyse brillante des équilibres euro-dollar et des raisons de la faiblesse de cette croissance. Pour lui, des crises il y en a eu et il y en aura d'autres, le tout c'est de savoir faire face. Avec en premier lieu un marché de niche, un savoir faire que l'entreprise est seule à posséder et qu'elle sait faire savoir. Le gros défaut de ces dernières années, selon lui, c'est le manque de communication, à tous les niveaux. Deuxième moyen d'attaque: l'innovation. Les efforts de Ret D sont selon lui insuffisant et il en veut pour preuve les efforts énormes réalisés par des pays comme l'Inde ou la Chine sur les énergies renouvelables, qui vont évidemment être déterminantes et mener le monde lorsqu'il n'y aura plus de pétrole. Là où l'Europe avait 10 ans d'avance, il y a 10 ans, elle prend aujourd'hui du retard par rapport aux autres. Troisième facteur, le développement international, clé des exportations et de la réussite.

Il reste que Marc Touati appelle à la vigilance sur une crise sociale émergente, en Europe et en France. Selon lui, le déficit de communication crée une partie des problèmes, et il appelle les entreprises à responsabiliser les salariés, à leur expliquer l'économie de leur société pour en comprendre les rouages et le fonctionnement. Un travail de partenariat qui pourrait permettre aux salariés d'investir davantage humainement dans leur boite, ce qui relancerait la confiance, les investissements, la consommation et globalement, la croissance. Un cercle vertueux.

La présentation détaillée et chiffrée de Marc Touati est disponible en PDF ci dessous.