Egencia se rapprocherait de CWT… Et si c’était vrai ?

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Ragots, bobards, billevesées, mensonges, rumeurs, supputations, inventions… Les qualificatifs utilisés officiellement ne manquent pas pour évoquer ce qui se répand depuis quelques semaines dans les couloirs du travel management américain : une consolidation possible entre CWT et Egencia. Personne ne dit rien, personne ne confirme. Et pourtant sur le papier, le projet a du sens.

D'un côté, l'une des plus grandes TMC mondiales, CWT, aujourd'hui bousculée par un concurrent qui fait l'acquisition de comptes à grands coups de signing bonus. On suppose que CWT fait toujours entre 1,8 et 2 milliards de volume d'affaires en France (27,3 milliards dans le monde). De quoi voir venir. A la clé, des besoins technologiques importants pour mener à bien la digitalisation de ses clients et une vision stratégique de la data, via des solutions de business intelligence très en avance sur le reste du marché mondial.

Grossir tout en facilitant le online, c'est un pari fort de l'agence. Une vision que veut déjà faire partager Bertrand Mabille à ses équipes commerciales. Il est, à cette heure, le seul patron de TMC européenne à avoir perçu toutes les révolutions qui s'annoncent, qu'elles soient mobiles ou non. Une lucidité qui pourrait le conduire bien au-delà de son poste actuel.

D'un autre côté, Egencia. Incontestablement une belle pépite technologique qui ne demande qu'à grandir, dont le volume d'affaires estimé en France serait entre 600 et 700 millions d'euros (5 milliards dans le monde). Propriétaire de sa technologie, elle a toujours été sur le devant numérique du voyage d'affaires. La concurrence engagée depuis des années l'a conduit à repenser son offre en cherchant à intégrer un module "travel & expense". L'achat de Traveldoo était, sans doute, le premier pas vers cet objectif.

Mais la filiale d'Expedia a été bousculée par la création d'une unité Business aux USA qui veut drainer la clientèle des PME/PMI, trop petites pour aller en agence, assez matures pour gérer leurs déplacements sur le web. Dans un univers de consolidation des entités, la fusion, ou la co-entreprise, permettrait à CWT de traiter aisément les comptes de petite et moyenne taille, ce que faisait Havas vendu à MariettonMais sans les agences physiques, coûteuses et parfois peu rentables.

Dans tous les cas, ce projet collerait aux visions de Charles Petruccelli lors de son discours au Journées des Entrepreneurs du Voyage à Marseille : " Une nouvelle vague de consolidation s’annonce dans le voyage d’affaires, emmenée par les grands acteurs mondiaux pour s’assurer les volumes, les compétences dans les nouvelles technologies et les parts de marchés dans les segments et les géographies porteuses de croissance".

Il reste à attendre ! Soit les premiers remous conduisent à la confirmation de l'information… Soit, la nouvelle tombera dans l'oubli et le cimetière des fausses infos que les journalistes, dont ceux DéplacementsPros com, veulent traiter pour informer pleinement les lecteurs. Une sorte de jeu de poker où, très souvent, mais avec un peu de temps, la vérité pointe son nez.

A New York,
Philippe Lantris