Egencia, une étude 2012 sur le voyage d’affaires en Europe qui conforte plus qu’elle ne surprend

76

Après avoir publié sa vision du marché aux Etats Unis, Egencia (la 5ème TMC française) s'intéresse aujourd'hui au marché du voyage d'affaires en Europe. Rien de bien nouveau sous le soleil. Dans les trois grands domaines du déplacement professionnel, l'avion, l'hôtel et le train, Egencia mesure l'état des dépenses de ses clients et propose quelques pistes d'amélioration, plutôt classiques.

Egencia, une étude 2012 sur le voyage d'affaires en Europe qui conforte plus qu'elle ne surprend
Côté avion, au départ de l'Europe, la hausse du prix moyen du billet est de 5,8 %. Un ATP (Average Ticket Price) qui contraste avec la baisse de 8 % observés en 2011 par rapport à 2010. Cette augmentation du prix moyen est liée à la hausse du prix du carburant associée à la baisse des capacités engagée par les compagnies aériennes il y a quelques mois. Reste que la montée en puissance des Low Cost, non mesurée dans l'étude, pourrait bien bousculer l'année prochaine les résultats de l'étude avec un prix moyen des billets sur le court courrier européen analysé en baisse de 2 à 3 % par les experts du transport aérien. Dans son l'analyse, Egencia s'est intéressée aux vols au départ de l'Amérique du Nord avec des ATP en hausse sur quasiment toutes les destinations. Même constat sur l'Asie ou l'augmentation (3,3 % par rapport à 2011) reste modeste sur un marché aérien en pleine mutation avec l'arrivée de nouvelles compagnies Low Cost. Concrètement, l'étude dévoile quelques prix moyens au premier trimestre 2012 : Amsterdam à 238 € en hausse de 15,2 %, Londres à 223 € en hausse de 6,3 %, Marseille à 230 € en baisse de 1,4 % tout comme Moscou à 423 € en baisse de 0,1 %. Autre constat, les destinations sud européennes, touchées par une crise économique importante, maintiennent des tarifs aériens plutôt élevés avec des hausses situées dans la moyenne de l'étude entre 4 et 6 %. Curieusement, mais toutes les études le démontrent, les ATP en Amérique du Nord, sur des destinations parfois plus longues, reste compétitifs : Atlanta à 364 € en hausse de 11,4 %, New York à 350 € en hausse de 7 %, Toronto à 661 € en hausse de 9 % ou San Francisco à 376 € en baisse de 0,8 % . Côté international, au départ de l'Europe les vols affichent tous une baisse sensible des prix. C'est le cas de Chicago à 583 € en baisse de 11 %, Los Angeles à 659 € en baisse de 16 % ou New York à 558 € en baisse de 4 %. Même constat des États-Unis vers le reste du monde ou Hong Kong s'affiche en moyenne à 910 € (-14 %), Londres à 588 € (-13 %), Paris à 629 € (-19 %) ou Tokyo un 1067 € (-2%). De cette première analyse, Egencia en tire quelques recommandations dont le contenu surprend au regard du public visé, les acheteurs de voyages. La consolidation des réservations, la réservation à l'avance ou la rationalisation des processus d'approbation sont déjà très largement appliqués dans les entreprises françaises pour qui le voyage d'affaires et une part importante de leurs dépenses commerciales. Egencia conseille logiquement de surveiller les frais supplémentaires des compagnies aériennes et invite les acheteurs à profiter du développement de la concurrence tout en privilégiant la flexibilité et en proposant aux entreprise de penser "à renégocier les tarifs avec les transporteurs". Rien de bien nouveau. Mais que pourrait-on raisonnablement imaginer d'autre ?

Une hôtellerie sans surprise

Egencia, une étude 2012 sur le voyage d'affaires en Europe qui conforte plus qu'elle ne surprend
Du côté de l'hôtellerie, Egencia souligne avec intérêt que les baisses restent relativement mesurées tout comme les hausses qui en moyenne n'excèdent pas 7 % en Europe. En donnant un ADR (prix moyen d'une nuitée) réaliste, la TMC souligne que les principales destinations d'affaires européennes comme Londres, Paris, Francfort ou Amsterdam sont assez inégales en matière de prix des chambres. Londres à 139 € est en hausse de 2,8 %, Paris à 140 € de 5,5 %, Francfort à 122 € est en baisse de 3,9 % et Amsterdam à 111 € en hausse de 2,6 %. Une moyenne plus que raisonnable qui vient conforter les récentes études sur le sujet. On apprendra que Moscou reste l'une des villes les plus chères en Europe (165 €) et que Dublin connaît une remontée lente de ses prix (81 €) en hausse de 6,5 %. Une situation bien différente aux États-Unis où certains prix de chambres atteignent les 418 € (Dallas) avec des prix moyens pour New York (200 €) ou Los Angeles (370 €) plus raisonnables. Bizarrement, et le marché le confirme, les destinations très touristiques proposent des prix moyens plus compétifs que les destinations d'affaires. Là aussi, Egencia propose diverses recommandations aux acheteurs comme le choix d'hôtels indépendants pour une meilleure négociation tarifaire, la préférence aux hôtels qui offrent des services gratuits complémentaires (Wifi ou petit déjeuner), la négociation des clauses de disponibilité de dernière chambre et la surveillance stricte d'une bonne application de la politique voyage. Des conseils pratiques, déjà largement appliquées par les acheteurs.
Dernier volet de l'étude : l'évolution du ferroviaire. La mutation engagée suite à l'ouverture à la concurrence du rail européen n'est pas encore devenue un argument d'achat dans le monde des déplacements professionnels par train. Certes, toutes les grandes compagnies ferroviaires se sont intéressées au développement des programmes de fidélisation et à une refonte de leur offre tarifaire plus adaptée à la typologie de leur clientèle. La différence entre l'avion et le train se réduit on le comprend mieux avec le Paris/Londres au départ de la gare du Nord alors que les tarifs aériens, sur le même trajet, débutent à 260 €. À l'inverse sur des distances plus courtes comme le Paris/Lyon le train reste le moyen le plus économique, voir parfois le plus rapide, pour se déplacer avec un prix moyen de l'aller retour à 131 €.

Un travel management prudent

On ne pouvait terminer le commentaire de cette étude sans s'intéresser aux tendances du Travel management dans le monde. Selon Egencia, 43 % des acheteurs prévoient une augmentation de leur volume de voyage durant le reste de l'année 2012. Pour mémoire ils étaient 54 % en 2011 à affirmer la même chose. Pour autant, 46 % d'entre s'attendent à une hausse de leurs dépenses générales de voyage. Enfin 62 % des acheteurs de voyages déclarent vouloir négocier davantage en 2012. Ils étaient 38 % en 2011. Si la réduction des coûts reste toujours le but ultime de bon nombre des professionnels du voyage d'affaires, d'autres enjeux viennent aujourd'hui compléter leur vision du marché. Parmi eux, notons le respect de la politique voyage (pour 40 %) l'obtention d'une vision globale des dépenses voyage (38 %) ainsi que l'augmentation de la satisfaction des voyageurs (35 %). La notion globale de service global, ou les choix de l'externalisation des achats de voyages, largement évoqués depuis quelques années par de grands TMC n'apparaît pas dans l'étude 2012 d'Egencia sans doute en raison des évolutions des process, perceptible depuis quelques mois dans l'industrie du business travel. Pour autant, Egencia s'exprime sur les prix moyens publiés via les achats de ses clients, même si beaucoup d'acheteurs ne se retrouveront pas forcément dans des tarifs établis sur des bases en classe éco pour l'aérien. Qu'importe, le thermomètre proposé par Egencia permettra sans doute aux acheteurs de mieux se positionner sur un marché fragile, parfois atone en France ces dernières semaines, et dont il est difficile de tracer les contours pour les prochains mois. C'était sans doute la finalité du travail réalisé. Un outil d'analyse pour mieux se positionner sur le marché. C'est déjà pas mal.

Téléchargez ci-dessous la présentation d'Egencia