Emirates peut exploiter son Milan/New York

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Voilà bien un coup de tonnerre dans le monde du transport aérien: la justice italienne n'a pas confirmé le premier jugement qui interdisait à Emirates d'opérer entre Milan et New York. L'argument avancé par le plaignant, l'association Assaereo qui regroupe les compagnies italiennes dont Alitalia aujourd'hui partenaire d'Etihad, n'a pas convaincu les juges.

L'association considérait que l'exploitation de la ligne Milan New York était illégale en raison de la nationalité non européenne de l'opérateur. De son côté, Emirates avait fait valoir qu'il s'agissait d'une continuité d'opération entre Dubaï, Milan et New York. Mais au-delà de l'argutie juridique, ce sont les conséquences indirectes de ce jugement qui inquiètent les compagnies européennes qui voient en Milan, un hub déguisé des compagnies du Golfe. Autre groupe concerné par cette décision, Etihad qui a fait savoir qu'elle allait scrupuleusement analyser les conclusions des juges afin de proposer très rapidement des lignes au départ d'Abu Dhabi vers les États-Unis.

Les compagnies du Golfe qui ont aujourd'hui pratiquement le monopole de la nouvelle route aérienne de la soie (Chine, Inde, Japon…)  regardent désormais avec intérêt le continent nord et sud-américain qui pourrait devenir une nouvelle aire de bataille avec les compagnies européennes. Emirates a toujours évoqué son intention de proposer des vols vers les États-Unis au départ de Dubaï et via des plates-formes européennes où la compagnie est déjà installée. Au-delà, la compagnie voudrait faire de Dubaï une escale vers les États-Unis, quitte à trouver des hubs européens pour alimenter son aéroport naturel. La compagnie exploite déjà deux vols quotidiens vers New York et s'intéresse fortement à Miami, San Francisco et Los Angeles.

Bruxelles, qui vient de faire savoir qu'elle allait de son côté étudier le jugement italien, pourrait trouver la décision italienne non conforme aux traités européens. La communauté s'est toujours opposée à l'application élargie des droits de trafic donnés aux compagnies de cinquième liberté.

Dès qu'elle a pris connaissance de ce jugement Emirates a fait savoir sa satisfaction et annoncé qu'elle regarderait attentivement si d'autres liaisons du même type pouvaient être déployées au départ de Milan, que ce soit au départ de Dubaï ou de New York.