Et si l’EVP rejoignait Top Resa

64

A peine fini l’EVP 2008, le salon American Express du voyage d’affaires, voilà que se pose la question de l’édition 2009. L’EVP rejoindra t-il Top Resa (devenu l’IFTM) comme le susurre le marché ? En moins de deux ans, plus d’une vingtaine de manifestations se sont créées autour du voyage d’affaires. Que ce soient les […]

A peine fini l’EVP 2008, le salon American Express du voyage d’affaires, voilà que se pose la question de l’édition 2009. L’EVP rejoindra t-il Top Resa (devenu l’IFTM) comme le susurre le marché ? En moins de deux ans, plus d’une vingtaine de manifestations se sont créées autour du voyage d’affaires. Que ce soient les clubs utilisateurs, les initiatives privées ou associatives, le marché risque bien de saturer. D’autant que faute de temps, les visiteurs devront très vite faire des choix qui, on le devine, iront à l’essentiel.
Dans un marché qui s’annonce en crise et qui voit ses budgets se resserrer d’année en année, l’évolution des rencontres professionnelles est un sujet d’importance. On peut raisonnablement imaginer qu’un seul salon français puisse suffire aux bonheurs des exposants et des visiteurs. Pour autant, si l’IFTM prend le pas (et très nettement) sur les autres initiatives, se rencontrer à Paris posera deux ou trois problèmes. La première est le mélange des genres. Entre un IFTM qui voit se dandiner quelques dizaines de groupes folkloriques à la minute et le besoin de calme pour dialoguer et échanger… Le travail des concepteurs de stands et d’espaces de rencontres est abyssal. Autre souci, le temps. Si Paris devient le grand salon du tourisme, comment faire cohabiter, sur un même stand, le loisir et le professionnel ? Sur trois jours, la tendance sera à privilégier les grands comptes et les gros voyagistes. Ni les agences, ni les chargés de voyage ! Enfin, un salon sans réelle formation continue ne sert pas beaucoup l’avenir du voyage d’affaires.
Voilà donc les grands enjeux 2009. Pour les Travel Managers, les responsables de voyage ou les services achats, le repositionnement possible de l’EVP ne changera pas la donne. Encore moins si des offres d’hébergement et de prises en charge des déplacements complètent le dispositif de communication. Non, le plus ennuyé risque bien d’être CWT qui n’aura d’autres recours que de suivre son concurrent en devenant un acteur majeur de l’IFTM. Une situation délicate qui verra se diluer les spécificités de chacun au bénéfice d’une grande foire commerciale.
Enfin, et il faudra sans doute y penser pour l’édition 2009 de l’IFTM: l’arrivée de l’AFTM (Association Française des Travel managers) va changer l’approche des fournisseurs. Le dialogue direct engagé entre les grands comptes et les Travel Managers représentés par Michel Dieleman se place désormais sur un plan plus politique, une vision plus professionnelle. Le salon perd ainsi un peu de sa pertinence.

Marcel Levy