Et si on laissait choisir les voyageurs d’affaires ?

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Au vu de l’action des taxis et des réactions gouvernementales, je me demande si les spécialistes du transport, les professionnels des déplacements professionnels et les voyageurs d’affaires ne devraient pas bloquer les stations de taxis pour obtenir qu’on leur laisse le droit de choisir leurs moyens de transport comme ils l’entendent. A écouter les syndicats de taxis, leurs adhérents sont des parangons de vertus à l’écoute du client. À croire qu’ils ne sont jamais montés dans un tacot.

Auto radio à fond, chauffeurs bavards aux propos parfois racistes ou extrémistes, escrocs à la petite semaine guettant les feux rouges ou adaptant les itinéraires, véhicule arrivant avec 23 € au compteur… Non, tous les chauffeurs de taxis ne sont pas forcément fréquentables ! Et si j’étais le seul à le dire, vous auriez le droit de me pendre à la première borne venue. Certes, j’ai aussi rencontré des taxis sympas et efficaces, Mais voilà, comme l’écrit mon confrère Olivier Razemon dans le Monde «le problème avec les taxis, c'est qu'on ne sait jamais sur qui on va (ou on ne va pas) tomber». Aussi, lorsque l’on trouve LE moyen de transport qui correspond le mieux à ses besoins, laissons le voyageur le choisir et l’adapter à ses déplacements! Inutile de le lui imposer car, futé et malin, il trouvera toujours une astuce pour aller là où il le souhaite et de la façon qu’il préfère.

Faut-il détruire quelques radars, démonter quelques taxis, bloquer l’accès aux Mc Do ou aux vendeurs de Loto pour obtenir ce que l’on veut? Il semblerait que l’époque soit aux actions physiques plus qu’à la réflexion. Que faire ? Ma vision démocratique du problème oscille entre le dialogue et la puissance publique qui permet à toute démocratie de vivre dans le respect de son voisin. Je suis prêt à porter un bonnet bariolé, un Tshit jaune ou des chaussettes mauves si je peux exprimer ma demande : que l’on me laisse seul responsable de ce que je veux acheter.

A mes amis taxis, introuvables aux heures de pointe, je dis «Au lieu de contester tout et tout le temps, cherchez ce qui ne fonctionne pas dans la profession». Je suis certain que retrouver le plaisir d’héler un taxi reviendra dès les premiers efforts. Certes vos licences sont chères et vos horaires complexes, mais améliorer ne veut pas dire combattre la nouveauté. En l’oubliant, vous ouvrez la porte à des gens comme moi qui aiment les VTC pour la qualité de leur véhicule, la ponctualité et les services proposés. Et si vous en faisiez autant ? Le résultat serait vite au rendez-vous. Essayez pour voir !

Marcel Lévy