Etre ou ne pas être… sur la carte météo

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Difficile d’exister comme capitale quand on a une puissante concurrente économique. J’en veux pour exemple Ankara, capitale de la Turquie, à qui Istanbul fait une ombre constante. Ou Brasilia, au Brésil, toujours victime de l’aura de Rio. Sans oublier Pretoria, si souvent doublée dans les mémoires par Johannesburg, quand on parle d’Afrique du Sud. Cette […]

Difficile d’exister comme capitale quand on a une puissante concurrente économique. J’en veux pour exemple Ankara, capitale de la Turquie, à qui Istanbul fait une ombre constante. Ou Brasilia, au Brésil, toujours victime de l’aura de Rio. Sans oublier Pretoria, si souvent doublée dans les mémoires par Johannesburg, quand on parle d’Afrique du Sud. Cette concurrence (cette rivalité, même !), peut aussi exister à l’échelle d’un département. La preuve : Quimper en veut terriblement à Brest !
Pourquoi diable faut-il que, tous les soirs, Brest apparaisse sur la carte météo? A l’usage, le maire de Quimper, Bernard Poignant, s’en étrangle et vient de sortir sa plus belle plume pour écrire aux patrons de TF1, France Télévision, m6 et Canal Plus afin de leur demander de retenir sa ville comme point de référence météo. Brest usurpatrice ? Pour la défense de Quimper, le département du Finistère est le seul en France à être bordé de 2 mers, ce qui implique de véritables différences de courant, de températures et même de pluie dans les deux parties du territoire. Il pourrait donc y avoir à ce titre 2 points de référence. Et s’il ne doit y en avoir qu’un seul, pourquoi Brest, simple sous-préfecture, la plus fraîche et la plus humide, donnant mauvaise image d’une pointe bretonne plus ensoleillée qu’on ne veut bien le dire, hein, je vous le demande ? Alors que cette si mignonne ville de Quimper pourrait défendre si vaillamment la douceur atlantique, n’est-ce pas ? Las, Monsieur Poignant, si jolie Quimper est Préfecture, Brest est pointe, arsenal, gare et aéroport. Et même un aéroport en pleine croissance, si l’on en croit cette info du jour. Et si le Maire n’a pas encore reçu de réponse, preuve de la mauvaise éducation de l’audiovisuel, c’est peut-être aussi parce que les patrons sont bien en mal de lui expliquer le pourquoi du comment d’une réalité économique. En tous cas, si Brest ne s’impose pas du point de vue météo, elle s’impose avec une vraie logique pour les voyageurs d’affaires…

Hélène Retout