Explorateur, compétiteur ou économe ?

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Les voyageurs d’affaires français se montrent les plus «explorateurs», tandis que les allemands privilégient le développement de leur réseau et les britanniques sont soucieux des dépenses de leur entreprise, telles sont les enseignements d'une étude réalisée par Egencia pour analyser les profils des voyageurs d’affaires d’aujourd’hui.

Explorateur, compétiteur ou économe ?
Avec plus de 2400 personnes interrogées en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada, cette enquête faite pour Egencia, société du groupe Expedia, compare différents groupes psychologiques et démographiques du voyageur d’affaires. Plus de deux tiers des personnes interrogées déclarent apprécier les voyages d’affaires et 85% affirment que les voyages constituent un facteur important dans l’attrait du poste qu’ils occupent. Cependant, les priorités des voyageurs d’affaires sont très différentes. Cette étude a mis en lumière six groupes ou « tribus » qui regroupent l'ensemble des voyageurs d'affaires.
• Le groupe le plus important, qui regroupe 39% des personnes interrogées, est constitué des
voyageurs Explorateurs. Ces personnes s’efforcent de concilier voyages professionnels et
intérêts personnels en dégageant le maximum de temps libre afin de découvrir de nouvelles destinations. Dans son porte-document, le voyageur Explorateur emportera le plus souvent un appareil photo, un plan de la ville, sans oublier le plus important, une liste de courses. Ce groupe est bien représenté dans tous les pays ayant participé à l’enquête, avec un pourcentage record de 44% pour les voyageurs d’affaires français. Ce résultat montre que les voyages d’affaires allient maintenant souvent priorités personnelles et professionnelles. En termes de position hiérarchique au sein de l’entreprise, on note des différences intéressantes : tandis que 41% des employés se classent dans la catégorie Explorateurs, cette proportion tombe à 29% chez les PDG et dirigeants.
• La tribu des Hyper-Connectés comprend 23% des voyageurs d’affaires. Cette catégorie se
constitue le plus souvent de personnes mariées et bien qu’elles n’apprécient pas forcément les
voyages d’affaires, ces déplacements leur permettent de développer leurs réseaux professionnels. Les dirigeants sont plus susceptibles d'appartenir à cette catégorie que les employés (30% des cadres dirigeants contre 19% des employés). Rien d’étonnant donc à ce que cette catégorie hyper-connectée ne se déplace pas sans téléphone BlackBerry et ordinateur portable à connexion WiFi, et privilégie les objectifs professionnels. C’est parmi les voyageurs d’affaires américains que l’on enregistre la proportion la plus élevée, plus d'un sur quatre (28%), pour cette catégorie, ce chiffre étant moins élevé dans les autres pays. Le Canada avec 19% enregistre le pourcentage le plus bas.
• En troisième position, on trouve le groupe des Economes. Regroupant 14% des voyageurs, ces personnes travaillent le plus souvent dans des entreprises de moins de 50 salariés. Leur objectif est avant tout de rentabiliser chacun de leurs déplacements professionnels. 17% des voyageurs d'affaires britanniques appartiennent à cette catégorie, se classant ainsi au premier rang parmi les pays ayant participé à cette enquête. Les moins économes sont les Français, qui ne sont que 9% dans cette catégorie.
Les 24% restants se répartissent en trois catégories de plus faible importance. 7% constituent le groupe des Accros de la famille, c’est-à-dire celui qui aime le moins voyager. Cette tribu est constituée en majorité de personnes qui ont entre 36 et 45 ans. Les personnes qui ont des enfants, souvent jeunes, se classent également dans cette catégorie. La catégorie des Habitués (6%) désigne les voyageurs qui se déplacent le plus souvent, environ 25 voyages d’affaires par an. Pour ces personnes, le voyage fait partie intégrante de leur vie professionnelle et la moitié d’entre eux bénéficie de l’aide d’assistants pour organiser ces déplacements. Enfin, la tribu des Ecolos représente la catégorie la moins importante, mais ses perspectives de croissance sont potentiellement élevées. Représentant seulement 4% des personnes interrogées, ce groupe ne voyage par avion que s’il n’existe aucune autre alternative et s’investit souvent dans des projets de réduction des émissions de CO2 afin de compenser les impacts de ses voyages sur la planète.

Les préférences des voyageurs français :
Les caractéristiques du voyageur curieux s’illustrent dans l’attitude décontractée des voyageurs
français face aux détails matériels de l’organisation du voyage. Bien que soucieux de s’informer sur
des points essentiels comme les visas et les devises locales, ils ne s’embarrassent pas de conseils de sécurité, de descriptifs d’hôtels ni même de plans de transport en commun. Voyager léger semble être leur préférence pour optimiser leurs voyages d’affaires, sans toutefois négliger les moyens de
communication modernes : ils privilégient les hôtels qui disposent de connexions Wi-Fi à l’instar de
leurs homologues des autres pays. Les voyageurs français ont tendance à emporter davantage que ce
qui est strictement professionnel ; l'examen de leur « kit de survie » montre qu'une forte proportion
d’entre eux (55%) emmène des tenues habillées ainsi qu’un appareil photo (41%) afin d’immortaliser
leurs expériences. Pour résumer, les voyageurs d'affaires sont curieux et désireux non seulement de traverser les lieux dans lesquels ils se rendent mais bien de les apprécier dans les meilleures conditions, en fonction de leurs contraintes professionnelles.

Cette enquête a été réalisée par Strategy One entre mai et juillet 2008 sur 5 marchés, à savoir : les
États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, sur un échantillon de 2400
personnes. 40% de cet échantillon sont des clients d’Egencia tandis que les 60% restants sont des
voyageurs d’affaires sélectionnés de manière aléatoire. Aux fins de ce sondage, la définition du
voyageur d’affaires a été la suivante : toute personne travaillant au sein d’une entreprise, ayant voyagé
au moins trois fois dans l'année dans le cadre de son activité professionnelle et ayant passé au moins
une nuit hors de son domicile.