Face à Booking, les professionnels de l’hôtellerie sont dépourvus et cherchent la parade

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Impossible aujourd’hui pour un hôtelier de se passer de booking.com pour améliorer ses réservations. Au fil des années, le moteur s’est taillé une place au soleil que beaucoup aimeraient voir disparaître. Mais ne rêvons pas, à l’époque du best buy, pas question pour le client d’éviter des comparateurs qui permettent d'économiser beaucoup d’argent.

Voilà quelques jours, Thierry Neyens, Hôtelier à Arlon à l’Hostellerie du Peiffeschof, affirmait dans la Libre Belgique qu’il claquait la porte de Booking en raison «de commissions trop élevées, d’une gestion déséquilibrée des commentaires des internautes, d’un référencement trouble, d’un manque de dialogue et du parti pris évident contre les hôteliers». Des griefs loin d’être nouveaux et que partagent pas mal de ses confrères en Europe.

Qu’importe, booking.com va sans doute doubler d’ici deux ans ses bénéfices européens. Le comparateur va même ouvrir trois nouveaux bureaux en France (Strasbourg, Montpellier et Ajaccio). Pour le patron de l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie), Roland Heguy, il faut trouver un juste équilibre entre un OTA et les hôteliers. Et d’ajouter en mai dernier qu’il «ne pouvait pas se construire de relations commerciales basées sur l’enrichissement de l’une des deux parties au détriment des autres, qui fournissent le gros du travail ». Pour concrétiser la grogne, l’UMIH a appellé en décembre dernier à un front uni de l’hôtellerie contre les commissions excessives des centrales de réservation en ligne, et lancé une pétition auprès des hôteliers afin de rétablir les conditions d’un dialogue équilibré entre partenaires pour un montant de commission juste.

Face à cette initiative, un vaste mouvement de contestation semble se dessiner dans le monde des hôteliers indépendants, plus touchés que les groupes hôteliers par les négociations imposées par Booking. D’ici à la fin du mois, un groupement hôtelier en PACA devrait annoncer une feuille de route visant à peser sur les revenus de booking.com. Un mouvement qui se veut encore discret mais qui pourrait bien bouger les lignes de la gestion hôtelière sur le net.