Facebook est une « machine d’espionnage épouvantable »

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Que tous ceux qui pensent que je suis un farouche ennemi des réseaux sociaux se calment. Inutile de m'insulter ou de me traiter de "vieux réac passéiste", ce jugement qui me sert de titre est celui qui a été formulé par Julian Assange, le fondateur de WkiLeaks qui avoue qu'une bonne partie des "secrets" qui transitent sur le net sont le fruit d'âmes bien intentionnées qui veulent juste décharger leur conscience de quelques fardeaux moraux, trop lourds à porter. On peut le comprendre.

Concrètement, Assange accuse Facebook de donner un libre accès aux données publiés à différents services de renseignements américains. Selon la presse américaine qui cite Assange, "Les noms, emplacements, relations, amis et communications de tous les utilisateurs sont entre les mains du gouvernement qui peut ainsi surveiller les échanges portant sur la sécurité du territoire américain, la notoriété du Président Obama et de l'administration américaine". Ce n'est pas la première fois qu'une telle accusation est formulée. Déjà, les Japonais avaient mis en cause des réseaux sociaux professionnels qui serviraient de base avancée à un espionnage industriel latent basé sur les mouvements professionnels, les fonctions occupées et les déplacements réalisés. De fait, un tour sur Linkedin ou Viadéo permet d'en apprendre pas qu'un peu sur celles et ceux qui présentent leur activité professionnelle, sans parler de certains forums dédiés où beaucoup en disent bien plus que nécessaire. Pour Julian Assange, cette complaisance des réseaux sociaux vis à vis des services officiels de sécurité est indispensable à leur développement. L'exemple de l'utilisation de twitter, lors de l'opération Ben Laden au Pakistan, a permis à la presse américaine de se douter de l'annonce qu'allait faire le Président américain. L'anticipation de l'information est plus importante que l'information elle même ! Savoir est une arme et non un simple échange intellectuel.
Les conséquences indirectes de ces accusations, que nient les "accusés", commencent à se faire sentir dans les entreprises. Interdiction est faite contractuellement au personnel de l'industrie militaire américaine d'apparaître sur un réseau social... Y compris avec un pseudo. Des entreprises européennes, en Allemagne entre autres, commencent à imposer cette règle à leurs chercheurs. Facebook n'est finalement pas ce sympathique moyen de faire vivre son réseau d'amis... Il devient aussi un outil d'espionnage. De quoi refroidir les abonnés !

Marcel Lévy