Facebook : la fin annoncée d’une idée de génie ?

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Depuis quelques semaines, la presse américaine, qui l'avait encensé à sa création, est devenue la pire ennemie du réseau Facebook. Les Américains n'aiment pas les aventures qui ne gagnent pas d'argent et l'échec total de l'introduction en bourse du réseau social mondial les a conduit à s'interroger sur l'avenir possible d'un outil soumis à toutes les critiques, dangereux pour la vie privée des individus et finalement fort peu rentable.

Considéré comme un simple outil pour adolescents, même attardés, et jeunes adultes, Facebook est même délaissé depuis quelques mois par les grandes marques internationales qui le considèrent comme un simple outil de communication avec les fans. Coca-Cola, entres autres, n'a jamais caché lors d'un congrès international sur la jeunesse, que "l'on ne faisait pas l'argent avec Facebook mais que l'on pouvait dans tous les cas valoriser sa marque". Le tourisme découvre que les coûts de contact d'un prospect sont plus élevés que par les outils traditionnels. Le voyage d'affaires, lui, n'a jamais réellement adhéré à la formule "réseau" ouvert. Même Facebook qui avait pourtant annoncé des " chambres thématiques" a fait marche arrière. Le projet est abandonné. En clair, tout ce qui sera dépensé pour faire vivre le réseau ne se retrouvera pas en monnaie sonnante et trébuchante dans la poche de l'industriel, du transporteur aérien ou de l'hôtelier.
Le modèle économique de Facebook, contrairement à Google, n'est pas aussi finement peaufiné qu'on pouvait imaginer. Même si la publicité digitale est à la hausse, on sait parfaitement que la manne ne se distribue plus à la masse mais qu'elle s'affine pour mieux coller aux attentes des annonceurs. Facebook ne permet pas cette finesse de gestion alors que Google, au contraire, est devenu un outil pointu et puissant de sensibilisation de tous les marchés. Faut-il pour autant jeter le bébé et l'eau du bain ? Certainement pas, même si voyageurs d'affaires refusent de se prêter au jeu du réseau social, considérant qu'il n'est pas forcément malin d'aller clamer sur tous les toits les déplacements professionnels que l'on va faire. Les compagnies aériennes qui ont fait le pari de ces réseaux où l'on pouvait indiquer la date de ses voyages et son numéro de sièges dans l'avion reconnaissent que ces services sont loin d'être utilisés par les voyageurs. Cette lente descente aux enfers que traverse aujourd'hui Facebook est l'illustration parfaite de la passion qui peut saisir le monde entier et qui retombe aussi vite qu'elle était venue l'enflammer. Sans doute, aujourd'hui, sur les bancs d'une université à Stanford ou ailleurs en Californie, le prochain petit génie de l'informatique étudie et réfléchit à une idée géniale. Celle qui fera passer Facebook pour un dinosaure sans intérêt… Juste le temps, pour lui aussi, de sombrer dans l'oubli. A force d'oublier le contenu, on glorifie le tuyau ! Comme l'ont fait tous les nouveaux outils du 20ème siècle.