Facebook, un ami qui veut du mal au voyageur d’affaires!

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Sans doute avez-vous lu sur DeplacementsPros cette volonté de certains patrons de clore tout accès aux réseaux sociaux depuis les ordinateurs de leur entreprise. Peur des fuites, nous dit-on. Taratata ! C’est surtout le temps perdu qui est visé !!!

Y a-t-il un voyageur d’affaires qui se soit lâché en cours de négociations pour dire sur Twitter ou Facebook tout son succès, quitte à tout faire capoter ? C’est ce qu’on nous donne comme exemple pour expliquer pourquoi plus de 36% ferment leurs portes aux réseaux sociaux. C’est vrai qu’il y a de grands bavards, sur les réseaux sociaux. Des voyageurs d’affaires qui étalent sur twitter leurs déplacements professionnels, selfie à l’appui, donnant ainsi de précieuses indications à leurs concurrents. Ben voyons. Mais ce n’est sûrement pas le plus répandu.

Pour comprendre les contraintes, il faut sans doute lire plus loin et remarquer que «72% des entreprises ont pris des mesures contre des salariés pour utilisation privée abusive de ces réseaux». Pourquoi abusive ? Parce que beaucoup s’étalent et en profitent pour dire tout le mal de leur patron et de leur chef de service !! Les juges sont d’ailleurs de plus en plus encombrés de dossiers de plaintes des employeurs contre leurs salariés à ce sujet. De quoi faire le bonheur des avocats ! A l’heure actuelle, les jugements varient autant que les juridictions, mais globalement, il faut constater que les salariés sont moins sanctionnés lorsque leur réseau social est contrôlé. Si le cercle « d’amis » est restreint voire très privé, c’est forcément moins grave que de crier à 500 personnes que Dugenou est un crétin et son entreprise pourrie. Dans un cas, la critique est de la sphère privée. Dans l’autre, cela peut être considéré comme de la diffamation publique et conduire au licenciement ! Le bon sens est de rigueur.

A noter que les entreprises sont mieux entendues lorsqu’elles mettent en évidence qu’elles ont publié auprès de leurs salariés un règlement intérieur ou une charte des bonnes pratiques. Dans ce cas, elles pourront démontrer que leurs collaborateurs étaient avertis. Si elles n’en ont pas… C’est un peu la porte ouverte à tous les procès !

Il reste que l’autre raison de fond de ces restrictions, c’est l’abus de temps passé au travail ! Une enquête conduite récemment par Olfeo, un éditeur français qui publie justement des solutions de filtrage de contenus Internet, signale qu’un employé passe en moyenne 1h48 par jour sur Internet. C’est 11 mn de plus par jour qu’en 2012. Mais surtout, la moitié de ce temps est passé à consulter des sites qui n’ont strictement rien à voir avec le boulot. Oups…et CQFD.

Hélène Retout