Faire évoluer les métiers du TM, c’est s’ouvrir à tous les segments du Corporate Travel

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En réponse aux propos de Marie Allantaz dans notre édition du 11 juin, Yann le Goff revisite la fonction travel pour l'élargir à l'ensemble des activités professionnels du voyage d'affaires. Pour le Directeur des Achats Hors Production du groupe Sidel (Tetra Pak), les évolutions sont inéluctables. Nous publions ici son commentaire et vous invitons à lire également celui de Jean-Pierre Drioux en commentaire des propos de la directrice de l'ESCAET.

Faire évoluer les métiers du TM, c'est s'ouvrir à tous les segments du Corporate Travel
La fonction locale (toutes fonctions confondues) est, à mon avis, morte. Par contre, la fonction globale et la vision panoramique constituent la source des futures améliorations et surtout, des futures performances économiques (tant achats que ventes). Avoir des personnes formées et surtout capables d'intervenir dans tous les domaines du Business Travel (éditeurs, fournisseurs, financiers, clients...) est la clé de la performance future car elles seront capables de montrer et de prouver le retour sur investissement des solutions négociées. Sans ces personnes, le soufflé retombera et les plans d'économies déraperont du côté obscur de la non performance. C'est inexorable et ça, les allemands et les anglo-saxons l'ont parfaitement compris.

La professionnalisation des fonctions liées au Business Travel est donc un gage de l'évolution de la maturité achat qui fait tant défaut aux entreprises françaises. En achat, on parle de "cost in" (vision administrative des achats), de "cost out" (les économies générées concourent à la performance économique de l'entreprise) et de "value in" (participation à l'optimisation de la croissance et du fond de roulement). Des trois niveaux de maturité, la France ne connait malheureusement que peu d'acteurs capables de faire du "value in". Or si tout le monde se regarde le nombril, il est clair que rien ne sortira du système et que tout le monde, tous les acteurs, continueront, tous comme les voyageurs, à se morfondre en attendant la chute finale. Cet immobilisme tue les prestataires et englue le marché.

Dans ce tableau apocalyptique, la formation de l'Escaet et l'une des sources principales de progrès et d'évolution. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai décidé d'obtenir le diplôme proposé par cette structure et que je conseille à tous les jeunes de jouer cette carte professionnelle, qui offre des perspectives peu communes en cette période de troubles économiques récurrents.

Pour conclure, oui, le Travel management classique n'est plus de mise. Il faut évoluer, se moderniser, étendre sa vue et sa capacité d'opération pour se transformer en un véritable business driver, capable de piloter des projets tant à la vente qu'aux opérations ou qu'aux achats. Pour opérer une telle transformation, seule la formation - grâce à un apport de connaissances mais aussi d'analyses pointues - permet d'évoluer et d'assurer la transformation positive du marché.

Yann le Goff