Fais moi un prix où je te réduis en miette sur le net !

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On peut dire ce que l'on veut mais ce n'est pas parce que l'on a numérisé le bouche à oreille en l'appelant "réseau social" que l'on a gommé le prosélytisme. Par nature, je ferais toujours confiance à un ami sauf s'il a vraiment mauvais goût ou qu'il n'a jamais bougé de chez lui. Échanger autour d'une astuce, d'un bon plan voire de conseils pour mieux voyager restera toujours dans l'ADN du vrai voyageur d'affaires. Heureusement.

Cela dit, les travers du bouche à oreille trouvent leurs maîtres sur internet. Le chantage au "meilleur prix" fait fureur aux USA. Selon le New York Times, des petits malins téléphonent désormais aux hôteliers pour les menacer d'un très mauvais commentaire sur les réseaux sociaux s'ils ne bénéficient pas d'un tarif préférentiel. Et la menace va plus loin. Une compagnie aérienne, qui allait transporter un groupe d'agents d'assurance en partance pour un séminaire, s'est vu réclamer un surclassement des voyageurs sous la menace d'une diffusion massive de commentaires négatifs sur Twitter et Facebook. Les exemples de ce type ne manquent pas. Pourtant, le micro pouvoir que semble donner le net est loin d'avoir des effets aussi négatifs. Comme le précisent les professionnels du net, la e-réputation se construit à partir de faits réels et prouvés et non avec de simples rumeurs. On peut s'attaquer à tous les commentaires à condition que le fond soit faux. Mais pour les spécialistes du comportement, il faut aller chercher plus profondément cette nouvelle relation client/fournisseur. Le "toujours plus" est un sentiment de plus en plus basé sur une interprétation virtuelle de l'économie. Pour beaucoup, la place en classe Affaires ne coute rien puisque l'avion vole , la chambre d'hôtel n'a qu'un prix relatif si elle n'est pas vendue. Bref, pour la génération internet du tout gratuit, il y a toujours des offres préférentielles à trouver. Le raisonnement a ses limites mais séduit de plus en plus de monde. D'ici à dialoguer sur le même ton avec sa TMC...

Marc Dandreau