Faut-il repenser le droit de retrait dans les transports ?

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Dans un communiqué, la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) demande que soit repensé le droit de retrait accordé aux salariés des transports publics. Un coup de gueule associatif suite à des agressions verbales subies par des contrôleurs au cours du dernier week-end en Normandie.

La FNAUT rappelle que, "si le droit de retrait des agents des entreprises de transport public est licite en cas de danger grave et immédiat, son exercice abusif n’est pas acceptable".  Les agressions qui se multiplient dans les transports en commun sont "véritablement à regretter et à combattre", précise la FNAUT qui regrette la mise en place limitée de services routiers de substitution et l'absence d'informations fournies aux voyageurs. Aujourd'hui, elle "demande à l’Etat de prendre des mesures efficaces pour enrayer l’insécurité à bord des trains"
 
"Impensable de bloquer le service public", poursuit l'association qui regrette que l’exercice du droit de retrait bloque le service public pendant une longue période et sur une région entière alors que le danger éventuel a disparu. Et de conclure "Dans quelle entreprise autre que la SNCF le service est-il interrompu dès qu'un salarié se fait insulter par un client ?" 
 
Sur le terrain, cet exercice du droit de retrait ne règle aucun problème et pénalise des milliers de voyageurs. La FNAUT juge également que "Les pratiques actuelles, disproportionnées et très impopulaires, desservent par ailleurs l’activité économique et la cause du transport public".

Pour mémoire, le droit de retrait dans le secteur du transport public terrestre a été reconnu comme licite par la Cour de cassation en 2008, mais rien n’est prévu actuellement pour prévenir son exercice abusif.