Files d’attente à Orly et Roissy : la gestion d’ADP et Air France mise en cause

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Une note remise au ministère de l’Intérieur, que «Libé» s’est procurée, met en cause le hub d’Air France, des bugs des sas de contrôle et un désaccord de financement entre ADP et le gouvernement.

Depuis le 14 juillet, une centaine d’agents supplémentaires sont venus, au débotté, épauler leurs collègues. Les files d’attente n’ont cependant pas complètement disparu dans les aéroports parisiens. "On peut certes remplir les aubettes, mais il n’y en a pas assez parce qu’ADP préfère utiliser les mètres carrés disponibles pour louer des surfaces commerciales aux boutiques de luxe", maugrée un policier. Libération s’est, en outre, procuré une note confidentielle de la haute administration, destinée à éclairer le cabinet du ministre de l’Intérieur sur la situation des aéroports parisiens. Il en ressort que l’engorgement d’Orly et de Roissy a de multiples origines, qui n’épargnent ni ADP ni Air France.

La croissance du nombre de passagers mais aussi l'organisation même d'Air France en "hub" provoque des afflux massifs en périodes critiques. Le ministère de l'intérieur semble ainsi découvrir, dans sa note interne, le fonctionnement des correspondances fluidifiées sur un même terminal.

Par ailleurs les problèmes de financement des investissements expliquent en grande partie les problèmes : "Il y a eu une empoignade entre ADP et la place Beauvau pour savoir qui allait payer l’installation de ces machines. L’enjeu était de quelques millions d’euros, soit à peu près ce qu’a dépensé ADP pour son changement de logo", explique un agent du ministère dans Libération. Par ailleurs et d’après la note interne, ces sas de contrôle commandés à la société Gemalto "n’ont pas la performance attendue" pour soulager le contrôle traditionnel. Leur "taux de rejet oscille entre 20 et 30 %", explique Libé.