Frédéric Gagey, PDG d’Air France: « Personne ne peut dire sérieusement qu’il n‘y a pas de dialogue social à Air France »

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Présent à Marseille pour les journées des Entrepreneurs du Voyage, le PDG d’Air France Frédéric Gagey est venu souligner la qualité des relations commerciales entre les agences de voyage et la compagnie française. "Evidemment, il fallait venir", a-t-il précisé en ouverture de sa présentation, faisant ainsi allusion aux tragiques événements du 13 novembre dernier.

Avec un apport financier de 3 milliards par an aux résultats de la compagnie, les agences de voyage sont des partenaires essentiels pour la distribution des offres d’Air France. Frédéric Gagey a souhaité le rappeler tout en soulignant les transformations engagées depuis des années. Preuve de la maturité des marchés, le monde aéronautique français et ses 75 milliards d’euros de CA annuels sont des éléments forts, dans lesquels Air France prend toute sa place.
 
"Nous avons travaillé à des améliorations visibles dans les avions avec l’arrivée des cabines BEST ", souligne le PDG qui les place aujourd’hui au niveau des compagnies asiatiques. Autre point de satisfaction avec la refonte du court et moyen-courrier, qu’il considère comme  essentiel au développement d’AF même si parfois, reconnait-il, "la lisibilité tarifaire n’a pas forcément été comprise par tous les clients". Avec 80% du marché entre Orly et les régions françaises pour Air France, Frédéric Gagey insiste sur la richesse du réseau, "Nous avons amélioré nos prix en matière de voyage d’affaires avec des tarifs affichés modulés en fonction des attentes du voyageur".
 
Mais le cheval de bataille du président d’AF reste les compagnies du Golfe: "Je ne suis pas opposé à plus d‘échanges et à leur développement en Europe mais à condition que nous ayons tous les mêmes règles" détaille- t-il, plaidant ainsi pour un soutien des agences. "Nous avons la chance que le gouvernement français soit réaliste sur ce dossier et appuie notre démarche ", remarque t-il sur le sujet.
 
Interrogé sur les prix, et les écarts tarifaires entre la compagnie française et ses compétiteurs, il évoque une vision des prix équilibrés et qui correspondent à la réalité du marché. "Donnez-moi les avantages financiers dont bénéficient les compagnies du Golfe et vous verrez que moi aussi je peux faire des cadeaux et perdre de l’argent ", détaille-t-il en poursuivant sur le besoin de protection commerciale des compagnies européennes.
 
Face à l’envie de Transavia de se développer dans le monde du voyage d’affaires, il évoque la compagnie low cost et sa présence à Orly avec 21 avions "autant que Ryanair à Beauvais", précise le Président qui ajoute avec humour, "Tout le monde ne veut pas forcément faire 80 Km en car pour aller prendre un avion ! ". Et de délivrer quelques messages : "Transavia n’est pas là pour piller AF " ou encore "Il n’y pas de transfert des clients d’AF vers Transavia dont la cible est les compagnies low cost".
 
Et l’avenir ? Les bons résultats du dernier trimestre le confortent dans l’idée qu'il "faudrait être fou pour ne pas poursuivre la transformation en profondeur de la compagnie". Avec une marge opérationnelle attendue de plus de 300 millions, 3 fois plus qu’en 2014, il souligne avec fierté que ces bons résultats permettront de retrouver en 2015 un résultat opérationnel comparable entre KLM et AF.
 
Sur les événements du 5 octobre dernier, et la suite qui leur est donnée, il rappelle cette recherche du compromis et du dialogue sociale obligatoire et voulue par AF, "une entreprise où se croisent 3 métiers aux approches sociales différentes". Il le souligne avec force: "Que l’on ne vienne pas me dire qu’il n‘y a pas de dialogue social à Air France. Il est parfois compliqué mais il existe et nous y tenons".
 
Enfin, questionné sur les rumeurs de son possible départ, il balaye d’une main la question "qui n’est pas d’actualité" pour conclure: "Nous ne sommes pas propriétaires de nos postes mais les bons résultats financiers plaident pour la poursuite du plan Perform. Ce que je fais".