GBTA, le trouble du travel management américain

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La convention de la GBTA qui s'est déroulée à San Diego du 4 au 7 août aura marqué les esprits des quelques 7000 participants. Si le contenu des présentations magistrales était de qualité, comme chaque année, c'est dans les allées que les interrogations étaient les plus fortes. Quel avenir pour le Travel Management américain, bousculé par le On Line et soumis à la pression des directions des achats ? La question est restée sans réponse même si, aux USA, les changements sont rapides.

"A l'évidence, le voyage d'affaires est appelé à prendre une dimension nouvelle", a précisé d'emblée le patron de Virgin Atlantic, Craig Kreeger. Et de détailler : "Les nouvelles habitudes d'achat et le besoin d'économies sont les deux points qui seront les plus difficiles à gérer ses prochaines années. La vente directe des compagnies aériennes, les efforts des groupes hôteliers en faveur d'une distribution propre sont des éléments qui, à eux seuls, vont connaître des mutations importantes". Une idée reprise par Laura Bush, la femme de l'ancien Président américain, qui reste persuadée que "Le voyage d'affaires est une arme économique forte que l'on ne peut négliger dans une entreprise". Mais globalement, les questions sont ailleurs. Quel avenir pour les TMC, se demandent les membres de la GBTA qui se disent "bousculés par le On Line et sensibilisés à l'usage d'un internet comparateur par une génération montante qui veut plus d'indépendance". Et dans la foulée, les inquiétudes des participants tournent autour du besoin de mettre en place une réelle visibilité de la fonction. Le Travel Manager classique va céder la place à un mobility manager clairement rattaché aux achats. Et pour beaucoup, "en charge d'une palette élargie de responsabilités". De fait, 2014 devrait voir naître des tandems innovants construits autour de consultants spécialisés, de fournisseurs et d'acheteurs. Aux consultants la mise en place du process, aux fournisseurs la gestion des appels d'offres et à l'acheteur le contrôle de l'ensemble. Mais la nouveauté réside clairement dans le pouvoir de décision. "Le TM ne sera plus qu'un maillon dans la chaîne de préparation des achats", remarque l'un des acheteurs du groupe Monsanto, "Le décisionnaire restera de plus en plus dans les sphères financières où se décident à la fois les stratégies commerciales et la vision économique de la société". Difficile dans ce cas de parler d'une simple évolution... Il s'agit plus d'une révolution dont les prémices se font déjà sentir en Europe.

Aux USA,
Philippe Lantris