Google pointé du doigt par la CNIL

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Google est peut-être le moteur de recherche le plus utilisé aux USA mais il n’est pas très regardant avec les lois européennes. La Commission nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) a indiqué que les nouvelles règles de confidentialité du site mises en place début mars ne suivent pas la législation européenne en matière de la protection de la vie privée de ses utilisateurs

Google pointé du doigt par la CNIL
La CNIL reproche surtout à Google de ne pas informer clairement les internautes sur les données collectées et leurs utilisations et d’avoir mis en place des procédures pour contrôler l’usage qui en est fait complexes à gérer. Elle remarque également que le site «n'a pas été en mesure de fournir une durée maximale ou habituelle de conservation des données personnelles traitées. Cette absence de réponse remet en cause l'efficacité des mécanismes d’opt-out et des actions de suppression sollicitées par les utilisateurs».
Ainsi dans un courrier adressé au PDG de Google, Larry Page, le G29 - groupe des CNIL européennes – demande au CNIL de se mettre en conformité avec la réglementation européenne et lui donne «trois à quatre mois» pour le faire. Il a également donné plusieurs recommandations à l’entreprise pour y parvenir. Certaines «sont également soutenues par des autorités membres de l'APPA (Asia Pacific Privacy Authorities) et la Commissaire à la protection de la vie privée du Canada» précise le CNIL.
«Nous avons reçu le rapport et sommes en train d'en prendre connaissance. Notre nouvelle politique de confidentialité démontre notre engagement continu pour protéger les informations de nos utilisateurs et créer des produits de qualité. Nous sommes confiants dans le fait que nos politiques de confidentialité respectent la loi européenne», a répondu Peter Fleischer, le responsable de la vie privée de Google au niveau mondial, dans un communiqué.
Mais Isabelle Falque Pierrotin, la présidente de la CNIL, a expliqué lors d’une conférence à Paris «Il ne s'agit pas de faire la guerre à Google et de freiner toute innovation, mais de leur dire 'vous êtes un acteur majeur du marché et vous devez prendre vos responsabilités envers les usagers'». «Google ne fait pas de différence entre des données banales et des données plus sensibles comme la géolocalisation, la biométrie ou l'usage de cartes bancaires», a-t-elle fait remarquer avant d’ajouter «Et si quelqu'un veut se désinscrire, on ne sait pas si les données sont détruites».