Grande année annoncée pour l’hôtellerie française

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KPMG a présenté le bilan annuel de l’activité des chaînes hôtelières françaises et leurs perspectives pour 2011-2012. Pour la 34ème édition de son étude, le cabinet a analysé les rations d’exploitation et de gestion d’un panel de 2 702 hôtels représentant un parc hôtelier de 220 248 chambres, soit 37% du parc hôtelier homologué français. Et les conclusions de l'étude «L’Industrie Hôtelière Française» sont très claires : si 2010 a été difficile, 2011 signe le renouveau de l'hôtellerie française grâce au retour de la clientèle étrangère.

Grande année annoncée pour l'hôtellerie française
En 2009 avec les effets de la crise économique et le recul de la clientèle étrangère, les différents segments hôteliers ont connu une baisse de 1,7 à 5,9 points de leur taux d’occupation. L’année 2010 a permis une reprise en deux temps : « molle » au premier semestre, l’hôtellerie a enregistré une reprise de son activité à partir de la saison estivale pour en enregistrer +1 point de taux d’occupation fin décembre 2010, toutes catégories confondues. Les hôtels 4/5 étoiles ont été les moteurs de cette reprise, avec +5,5 points, renouant avec la clientèle d’affaires individuelle, les séminaires résidentiels et la clientèle étrangère.

En 2011, conséquence du « Printemps arabe », la clientèle s’est recentrée sur des destinations européennes rassurantes (notamment Espagne, France, Croatie…) ou bon marché (Turquie, Grèce…). Les résultats pour l’hôtellerie française sont excellents, avec un taux moyen d’occupation cumulé de 66,4% pour le premier semestre 2011, toutes catégories confondues (+3,6 points par rapport à juin 2010), ainsi qu’une activité toujours soutenue à fin août 2011 (soit +3,4 points). Les établissements 4 étoiles profitent pleinement du rebond avec une hausse de leur taux d’occupation de +4,3 points à fin août 2011, atteignant 73,4% en moyenne en France. Or, ce rebond est favorable à tous les catégories hôtelières : +2,2 points en 0/1 étoile, +5,0 points en 2 étoiles et +2,6 points en 3 étoiles. Paris et la Côte d’Azur enregistrent une année record en matière de résultats.

Une reprise tirée par le voyage d'affaires

L’année 2009 avait marqué un tournant dans l’évolution du revenu par chambre disponible, avec une rupture nette pour tous les segments hôteliers moyens et hauts de gammes. Seuls les hôtels économiques parvenaient à maintenir le niveau du RevPAR (revenu par chambre disponible). L’année 2010 a été avant tout marquée par une reprise active des taux d’occupation avec la reconquête des clientèles d’affaires et étrangères, tout en maintenant le prix moyen : de 0% à 2,3% d’augmentation du prix moyen selon les catégories. Avec des RevPAR à «deux chiffres», le rebond est à l’image de l’effet crise de 2009. A fin août 2011, les progressions des RevPAR sont de l’ordre de +6,2% en 0/1 étoile, 13,7% en 2 étoiles, 10,5% en 3 étoiles et 18,7% en 4 étoiles. Conséquence logique d’un rééquilibrage de l’activité hôtelière en 2010 effectué à pas forcé par les professionnels de l’hôtellerie, le résultat brut d’exploitation moyen a connu une importante remise à niveau par rapport à l’année précédente, particulièrement dans les segments hôteliers haut de gamme 4/5 étoiles (+17% par chambre louée après -24,6% en 2009 pour les hôtels 4/5 étoiles, +8,4% après -22,5% pour les hôtels 4 étoiles standards et +12% après -21,1% pour les hôtels 3 étoiles). Les hôtels 0/1 étoile et 2 étoiles maintiennent leurs niveaux de RBE (Revenu Brut d'exploitation).