Grèves : préparons-nous à de nouveaux moyens d’action

53

Le dernier mouvement syndical contre le projet de réforme des retraites a démontré que la masse n'était pas forcément capable de faire plier le gouvernement. Une leçon analysée aujourd'hui par les grandes centrales qui pourraient bien, à l'image de ce que font déjà les syndicats allemands ou italiens, concentrer leurs actions sur un minimum d'entreprises capables de peser fortement sur notre économie.

La décision de la CFDT d'offrir à ses adhérents la possibilité de toucher un dédommagement de 18 € par journée de grève "retraites" effectives donne le ton de ce qui pourrait demain se mettre en place dans les entreprises françaises. Selon des sources syndicales, le mouvement engagé par les salariés des raffineries pétrolières démontre que peu de personnes peuvent infliger un maximum d'ennuis à la population en relativement peu de temps. D'où cette idée, déjà appliquée au Canada, de payer les jours de grève des salariés invités à cesser le travail sur des points stratégiques. EDF, les raffineries ou le transport routier pourraient ainsi devenir des armes de contestation difficiles à maîtriser pour le gouvernement. Et bloquer de fait l'économie en général et le voyage d'affaires en particulier.