Gros coup de «pompes» pour les voyageurs d’affaires

77

Les dandys, les vrais, affirment que la chaussure est la plus belle signature d’un homme ou d’une femme. La touche parfaite qui finit une silhouette et met en adéquation une veste et un pantalon. Le fameux «premier coup d’œil» qui donne un sentiment général sur notre interlocuteur et nous permet de le classer, mentalement, dans une catégorie précise : les élégants.

Pour les analystes de centre de recherche du comportement de l’université de Tokyo, l’élégant va bien au-delà de la perception physique. Il est rassurant et son raffinement est gage de qualité. Mais au-delà, les chercheurs se sont aperçus que le premier souvenir d’une rencontre se résumait à deux critères : les chaussures et la poignée de mains. Pour cette dernière, on sait que sa puissance, parfois simulée, n’est pas forcément un acte qui garantit le caractère volontaire de son interlocuteur.

Pour la chaussure, c’est différent. L’étude démontre que si l’on peut pardonner un costume ou un tailleur un peu froissé, l’inadéquation entre l’ensemble des éléments qui compose l’habillage, de la tête aux pieds, est immédiatement perçue par plus de 78% des personnes interrogées. Malheur au mal « fagoté » car il démontre une fragilité facile à exploiter dans les relations commerciales. Là aussi, prudence dans le jugement: le personnage de l’inspecteur Colombo à l’imperméable crasseux et aux chemises douteuses n'est il pas un flic exceptionnel ? L’habit fait-il le moine ?

Malgré tout le pied attire l’œil, et c’est la qualité même de la chaussure qui est en jeu. Mal cirée ou abimée, nos « pompes » seraient le signent évident d’un désordre professionnel dangereux. Conclusion hâtive mais difficile à contrecarrer pour 86% des personnes interrogées. Et les chercheurs de préciser que «la chaussure est l’élément le plus marquant de la personnalité. Celui qui ne ment pas… ». Il faudra revoir nos expressions. «Bête comme ses pieds» est une erreur stratégique à éviter.

Pierre Barre