Hop!, comprendre la grève et le malaise

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Quel avenir pour Hop!, telle est la question que pose cette grève qui réduit ses activités de 15% pendant 2 jours, et c’est directement ce que demandent les syndicats. Une question d’autant plus légitime qu’en pleine discussion sur le lancement de Boost, la direction de leur groupe ne prend même pas la peine de clarifier les marques. De quoi créer de l’incompréhension pour les salariés, mais aussi les clients.

Hop, c’est quoi ? Une compagnie qui en regroupe 3, lancée en 2013 mais seulement comme marque, puisque c’est en avril 2016 seulement qu’elle est devenue une vraie compagnie officielle, par la fusion juridique des Airlinair, Britair et Regional. Sauf qu’en même temps, il y a eu le transfert de gestion de toute une série de vols domestiques d’Air France, donnant un affichage Hop ! Air France. Mais là, ce n’est pas en soi une compagnie, juste un affichage. D’ailleurs le président de Hop, c’est depuis décembre et le départ de Lionel Guérin, Philippe Micouleau. Mais au concret et lors des conférences de presse, c’est Alain Malka qui se présente comme le patron opérationnel… de Hop ! Air France. Confusant. Deux grands professionnels pour une seule marque.

Prenons les choses autrement pour essayer de clarifier, et disons que Hop!, c’est la compagnie domestique d’Air France. Oui. Mais non. Hop! est bien en domestique, mais Air France fait aussi des vols domestiques et des navettes. Comme Hop!. Qui d’ailleurs sort aussi de ses frontières pour desservir par exemple Bologne, Bruxelles, Dusseldorf ou Prague, Rome et on en passe. Comme Air France. Confusion, vous dis-je !

Les dirigeants de la compagnie font ce qu’ils peuvent, ils parlent facilement de la richesse de l’offre, de la richesse d’une panoplie d’avions qui permet de s’adapter aux besoins, du travail en commun des équipes commerciales. Pas faux. Mais cela peut se lire aussi comme une marque illisible, une flotte totalement hétérogène, une accumulation en couches qui ne facilitent pas les échanges.

La grève des PNC de Hop, c’est ça, et le communiqué de l’intersyndicale le reflète : il demande "Quelle est la place de Hop! dans l'organisation d'Air France? Quel est son périmètre d'activité?", il parle d’incertitudes, explique que "Economiquement, Hop! se voit appliquer la double peine: à elle la charge financière de la formation nécessaire à l'embauche de nouveaux pilotes pour faire face aux départs vers Air France et perte de recettes d'exploitation dues, justement, à ces départs". De vraies questions soulevées par les syndicats de PNC et de personnels au sol tandis que les pilotes, qui trouvent leur compte semble-t-il au fait de constituer un vivier pour Air France, continuent leurs vols.

Et le client dans tout ça ? Il regarde d’où il doit décoller, où il veut atterrir et la joue simple en activant les comparateurs. Mais de fait, ne comprend pas grand-chose à ce galimatias de marques qui tarde à se clarifier…

Hélène Retout