Hôtellerie – restauration: des annulations en cascade après les attentats

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Le Syndicat National des Hôtels Restaurants Cafetiers Traiteurs (SYNHORCAT-GNI) a lancé une enquête auprès de ses adhérents pour mesurer l’impact des attentats du 13 novembre dernier sur leur activité. Tous les établissements ont enregistré une baisse de fréquentation importante. L'organisation a émis des propositions pour venir en aide au secteur.

Annulations, départs anticipés et désaffection, l’ensemble des établissements, toutes catégories confondues, a été touché par les événements du 13 novembre 2015. Les cafés, bars et brasserie affichent un taux d’occupation pour la semaine du 13 au 19 novembre de -38% par rapport à la semaine précédente et de -44% quand il est comparé à la même semaine de l’année 2014. Le taux d’occupation prévisionnel pour les fêtes de fin d’année (du 20 au 31 décembre) est quant à lui de -35%.

Les chiffres relatifs aux hôtels sont également en très forte baisse: le taux d’occupation pour la semaine du 13 au 19 novembre, comparé à la semaine précédente, est de -51%. Il chute à -57% par rapport à la même période l'année dernière. Le taux d’occupation prévisionnel pour les fêtes de fin d’année (du 20 au 31 décembre) est quant à lui de -34%.

Les restaurants ne sont pas épargnés, le taux d’occupation est de -38% par rapport à la semaine précédente. Il recule de 45% quand il est comparé à la même semaine de l’année 2014. Le taux d’occupation prévisionnel pour les fêtes de fin d’année (du 20 au 31 décembre) est actuellement de -27%.

Les traiteurs organisateurs de réceptions sont aussi très touchés en raison de l’annulation quasi-systématique de l’ensemble des manifestations. "Ils sont à l’évidence en sursis enregistrant des annulations de près de 80% de leur activité tandis que d’autres déplorent d’ores et déjà la perte de 25% de leur CA prévisionnel", ajoute le SYNHORCAT-GNI.

Des mesures pour venir en aide au secteur
Une délégation du SYNHORCAT-GNI, conduite par monsieur Didier Chenet, président de l'organisation, a rencontré Martine Pinville, Secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie Sociale et Solidaire le 19 novembre. Le syndicat a réclamé aux Autorités des mesures fortes. Il explique: "Au regard des annulations atteignant des proportions bien supérieures à celles de janvier 2015, de très nombreux professionnels, déjà fragilisés par la crise, doivent tout mettre en œuvre pour la pérennité de leurs établissements et éviter leur fermeture pour raisons économiques".

Le syndicat demande notamments aux pouvoirs publics de renforcer la sécurité du pays et de veiller à la sécurité des différents établissements en déployant des forces de l’ordre dans les rues. "Il est important d’obtenir des consignes de sécurité claires du Ministère de l’Intérieur ou des Préfectures, pour pouvoir les appliquer et les afficher dans nos différents établissements". Il ajoute: "Nos professionnels ne demandent pas l’aumône et souhaitent vivre des revenus de leur travail, aussi il est demandé de ne pas annuler systématiquement les manifestations prévues, mais uniquement en cas de menaces ou de danger imminents".

Le SYNHORCAT-GNI souhaite également la mise en place d'un échelonnement de la dette et des délais de paiement en matière de taxe de séjour, TVA, impôt sur les sociétés, tout particulièrement, mais aussi la même compréhension des régimes de sécurité sociale : URSSAF, RSI… Il a également réclamé que le report des échéances des prêts BPI pour les hôteliers soit étendu à l’ensemble de secteur d’activité CHR.

Le syndicat est en train d’organiser une réunion avec la Fédération Bancaire Française afin que des instructions soient données aux banques pour une aide circonstanciée aux adhérents. Il va également se mobiliser en leur proposant une assistance juridique, dans le cadre du régime de prévoyance et de mutuelle de la branche CHR et un soutien psychologique.