Hôtellerie : une Nespresso, sinon l’hôtel ne vaut rien

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Il y a désormais plusieurs catégories d'hôtels dans l'esprit du voyageur. Un établissement peut être sobre, raffiné, loufoque, design, zen, épuré. Désormais, il y a aura ceux placés sous la bannière du café en capsule "les nespressoesques". Une toute nouvelle race d'hôtels qui appliquent la recette développée par Nespresso qui veut que le caractère unique et réservée autorise toutes les folies tarifaires.

Selon une étude confidentielle réalisée pour une chaine hôtelière, publiée en Angleterre en ce début de semaine, les critères de qualité d'une chambre se jugent sur de petits détails. Si les classiques "amenities" participent au premier jugement que l'on porte sur sa salle de bain, il y a d'autres signes encourageants pour déterminer si une chambre d'hôtel est luxueuse ou non. Notons en vrac, l'écran plat (aujourd'hui présent partout), les chaussons de nuit, le peignoir de bain, les convertisseurs de courant, les adaptateurs de prises électriques, un fax... La liste est longue et ne peut se limiter qu'à l'imagination du propriétaire ou du gestionnaire des lieux.
Dernier né de ces indices du luxe extrême, la présence d'une machine de type Nespresso qui transforme le café moulu en or en barre : 60 € environ le kilo une fois placé dans les quelques grammes d'aluminium qui l'abrite ! Un coup de génie qui a séduit le monde entier et fait la fortune de Nestlé comme le ferait une machine à sous d'un exploitant à Las Vegas. D'autant que si les hôtels fournissent gratuitement les deux ou trois premières capsules, les autres sont tarifées au prix fort. Décidément, tout le monde s'en met plein les poches ! Du moins plein les tasses. Mais force est de remarquer que le système marche et plait !
La présence de la machine est un signe. Les clients reconnaissent, selon 68 % des personnes interrogées, que c'est le symbole "d'un art de vivre hôtelier qui signe la qualité d'un établissement". Sont-ils pour autant prêts à payer plus cher ? Qui sait. Au vu du prix du café, tout est possible.

Marcel Lévy