IATA réaffirme son opposition à la taxe carbone

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Depuis l’annonce du projet ETS européen, IATA a toujours exprimé son opposition à la taxe carbone. Lors d’une rencontre avec les représentants de l'industrie aéronautique européenne à Bruxelles, le directeur général de IATA Tony Tyler a réaffirmé sa position. Selon lui, elle pourrait entraîner les autres pays à prendre des mesures de rétorsions contre les compagnies aériennes européennes, ce qui serait un frein supplémentaire pour leur compétitivité.

IATA réaffirme son opposition à la taxe carbone
IATA appelle Bruxelles à mettre en place des mesures pour consolider la compétitivité de ses transporteurs aériens. «Il n’y a de nombreux intérêts communs entre ce qui est bon pour l’industrie et bon l’Europe» a insisté Tony Tyler, le directeur de l’organisation mondiale lors d’un discours à l’European Aviation Club de Bruxelles. «A l'heure actuelle, la direction générale prise par l’UE est la restriction et la taxation de l'aviation. Au lieu de politiques «aidantes», les états membres ont adopté des mesures «freinantes» dont une des conséquences involontaires entraîne des coûts importants pour la compétitivité des compagnies aériennes européennes». Par cette déclaration, le patron de IATA attaque bien-sûr une nouvelle fois le système communautaire d’échange de quotas d’émission dont dépend l’aéronautique depuis le 1er janvier 2012. Selon lui, cette taxe sur les émissions polluantes - qui est contestée par 26 des 36 membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) - pourrait déclencher des mesures de rétorsions des autres pays. «La situation est intolérable pour les compagnies aériennes, obligées de choisir entre respecter leur législation nationale ou respecter la législation européenne».
La taxe carbone n’a pas été le seul sujet de cette rencontre : le patron de Iata a également pointé du doigt le changement des conditions d’attribution des créneaux horaires dans les aéroports de l’UE. Auparavant, pour garder le slot sur une plate-forme la saison suivante, le transporteur devait l’utiliser à 80 % sur cinq semaines, maintenant le seuil est de 85 % pendant dix semaines. Pour IATA avec ce changement, les compagnies seront tentées de voler avec des avions vides ce qui aura des répercussions sur leur performance mais également sur l’environnement. L’association conseille donc de chercher à mieux adapter la capacité des aéroports aux besoins.