IATA relève ses prévisions 2012, sauf pour l’Europe

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L’Association du transport aérien international (IATA) a publié des statistiques de trafic aérien mondial pour le mois d’août qui stagnent mais elle améliore ses prévisions mondiales pour 2012. Malheureusement, les compagnies européennes ne devraient pas profiter de cette embellie autant que leurs concurrentes internationales.

IATA relève ses prévisions 2012, sauf pour l'Europe
La demande dans le secteur des voyages aériens a augmenté de 5,1 % en août, par rapport à août 2011. Mais IATA rappelle que ce résultat est biaisé par les dates du ramadan. Si on les ajuste pour tenir compte de cet événementt, le trafic du secteur passagers est essentiellement inchangé depuis juin et n’a augmenté que de 1,2% depuis janvier. Les transporteurs ont continué de modérer leurs augmentations de capacité, les maintenant à 4,1 %, ce qui a permis un coefficient d’occupation des sièges de 82,1 %.

Une croissance toujours faible en août à l'international
La tendance de croissance du trafic international demeure faible, la croissance globale de 5,3 % étant fortement attribuable à des facteurs saisonniers. En comparant la croissance d’août à celle de juillet, elle devient nulle et les coefficients d’occupation sont à la baisse. Les transporteurs d’Asie-Pacifique sont particulièrement affectés, faisant face - selon IATA - à une forte concurrence et à des renversements de flux commerciaux.
Les compagnes européennes ont enregistré une forte hausse de la demande en août (5,6 %), supérieure à celle de 4,7 % observée en juillet. Malgré la récession en Europe, les transporteurs aériens de la région ont continué d’étendre leurs activités sur les routes internationales et ont augmenté leur capacité de 4,4 %. Le coefficient d’occupation a légèrement augmenté, à 84,9 %.

IATA révise ses prévisions 2012
Malgré la stagnation observée pour ce mois d’août, IATA a relevé ses prévisions de bénéfices pour le secteur aérien 2012. L’organisation internationale prévoit que les compagnies aériennes présentent un bénéfice mondial de 4,1 milliards de dollars cette année, soit 3,2 milliards d'euros. En juin, elle tablait uniquement sur 3 milliards. «La crise de la dette souveraine européenne persiste. La Chine continue à modérer sa croissance. Et l'impact de l'assouplissement quantitatif récent au Japon et aux États-Unis mettra du temps à produire de la croissance. Si certains des risques ont diminué légèrement au cours des derniers mois, ils continuent à faire des ravages sur la confiance des entreprises. L'amélioration des perspectives est due au fait que les compagnies aériennes obtiennent de meilleurs résultats dans un environnement difficile», a expliqué Tony Tyler, directeur général de l'IATA dans un communiqué. La marge nette prévue est de 0,6 %, (soit 0,5 % de plus que lors des précédentes prévisions) mais reste néanmoins moins importante qu’en 2011 (1,4 %). Ces améliorations des résultats s’expliquent en grande partie pour IATA par les efforts de restructurations qu’ont mis en place les compagnies aériennes ces dernier mois.
Pour le trafic passagers, les performances devraient également grimper et atteindre +5,3% en 2012. Par contre, le fret devrait toujours être plombé par la morosité économique ambiante et ne connaître une hausse que de 0,4 %.

Les compagnies aériennes européennes seront les plus touchées par les difficultés «En plus de la faiblesse économique avec la crise de l’Eurozone, l’Europe a quelques conditions défavorable pour le business : des réglementations coûteuses, des taxes élevées, une capacité insuffisante à certains aéroports et un système de gestion du trafic aérien qui a besoin d'être modernisé» a affirmé M. Tyler
Les transporteurs de la région devraient donc enregistrer une perte de 1,2 milliard de dollars, soit 0,1 milliard de plus que la prévision dévoilée en juin. Les transporteurs d'Europe ont enregistré une modeste croissance du trafic, mais les conditions commerciales difficiles se reflètent dans le marché des voyages premium. En juillet l’important marché des cabines à haute contribution de l'Atlantique Nord était en baisse de 2,4 %. Pour le trafic intra-européen, il a diminué de 3,5 % sur la même période par rapport à l'année précédente.

Sur le reste du monde, c’est le secteur aérien de l’Asie-Pacifique qui présentera les meilleurs résultats avec un bénéfice de 2,3 milliards selon les prévisions (+ 0,3 milliard par rapport à celles de juin). L’Amérique du nord se place derrière avec un bénéfice attendu de 1,9 milliard pour 2012. Pour le Moyen Orient, IATA pense que les compagnies vont atteindre un bénéfice de 0,7 milliard

En 2013
Face à cette embellie des résultats fin 2012, l’association se veut optimiste pour 2013. Elle prévoit une croissance plus importante des bénéfices au niveau mondial permettant d’atteindre 7,5 milliards de dollars. Ce résultat est meilleur que celui de 2012, mais avec une marge nette de seulement 1,1 % des revenus, cela représente un retour sur le capital bien inférieur à celui d'autres secteurs industriels. Pour cette modeste amélioration, IATA se fonde sur une prévision de croissance du PIB mondial de 2,5 % (en hausse par rapport aux taux de 2,1 % pour 2012) qui contribuera à des augmentations de 4,5 % du trafic passagers et de 2,4 % du fret.