ITB Berlin 2012 : le voyage d’affaires sur fond de crise

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Alors que les indicateurs économiques sont globalement bons, les entreprises allemandes restent prudentes. L’économie grecque, les rumeurs de crise en Espagne comme en Italie sont autant de craintes qui pèsent sur l’Europe. De fait, à l’ITB les études se suivent et se ressemblent. L’Europe ne devrait connaître qu’une toute petite hausse des activités business travel d’ici à la fin du premier semestre 2012, entre 1,5 et 2.7 % selon PhocusWright.

ITB Berlin 2012 : le voyage d’affaires sur fond de crise
Si les études sont à manier avec prudence, l’humeur peut servir d’indicateur. Pas de doute, sur l’ITB bon nombre d’entreprises allemandes ne cachaient pas leur volonté de limiter les déplacements couteux et parfois inutiles. «Il faut arriver à mettre en place une meilleure gestion des voyages», voilà l’avis d’un acheteur de chez Siemens qui ne cachait pas, anonymement, «Anticiper les réactions d’une direction financière à la recherche d’économies. Elle devrait rapidement, comme à chaque fois, se tourner vers les acheteurs de voyages pour gagner de l’argent». Et de préciser «Nous avons une forte pression pour utiliser au mieux les outils technologiques et privilégier le numérique quand cela est possible». C’est dans le cadre des conférences Business Travel que se sont expliqués (discrètement) quelques gros acheteurs du domaine. De fait, pour BMW «On sait déjà qu’il y a des déplacements que l’on pourrait supprimer voire reporter». Et de souligner : «Désormais ce n’est pas l’application stricte de la politique voyages qui est sous les projecteurs, c’est la capacité des services à limiter les déplacements ou, en tout cas, à les justifier». Une affirmation qui repose pour beaucoup sur l’exemple. Pour Siemens, «La direction donne le ton des déplacements et fait savoir ce qu’il faut faire en le faisant elle-même». Une situation qualifiée de «globalement dangereuse» par Hans Schweiter, analyste chez PhocusWhright «Il faut veiller à ne pas démobiliser les équipes en temps de crise et faire en sorte que la dynamique commerciale et technique reste visible dans l’entreprise». Pour beaucoup d’acteurs allemands, c’est une réalité plus facile à dire qu’à défendre.