Icare, le salon des pauvres au terminal 1 de Roissy

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Malheur aux petites compagnies qui sont installées à Roissy CDG , le salon des pauvres leur est ouvert. Icare, le salon partagé, n'est pas à proprement parlé l'espace rêvé pour les voyageurs en classe Affaires.

Désuet et surchargé, Icare est tout au plus un espace réservé aménagé chichement et où se battent en duel quelques quotidiens que complètent des magazines qui, pour ne pas être emportés, sont protégés sous de volumineuses couvertures. Si le bar est assez correct - du moins en sodas, pas en alcools - il ne brille pas par son offre en zakouskis alimentaires, pourtant très appréciés par les passagers avant de prendre l'avion. La raison de cet espace à peu de frais tient sans doute dans la contribution versée par les compagnies à l'opérateur. Et il est vrai qu'à Icare, nous sommes loin du lounge de Star Alliance (situé au dessus) ou de celui d'Emirates, d'American ou d'Air Canada. Faut-il engager une guerre des salons quand on connaît le poids des services aéroportuaires à Paris ? «Certainement pas», nous affirme le représentant de la compagnie qui me transporte aujourd'hui. «Ici, nous sommes à des niveaux de dépenses énormes pour une qualité de service globalement médiocre». Inutile donc semble t-il de dépenser davantage pour une option considérée comme subalterne. En tous cas ADP, qui commercialise cet espace sous forme de prestation hôtelière, va avoir fort à faire pour convaincre des passagers de classe éco de dépenser 30 € pour rejoindre cet endroit afin d' y attendre leur vol. Où alors, comme c'est sur réservation, ils viendront une fois peut être, sans connaître. Car en cette fin de matinée, entre espace surchargé et surface mal organisée, ADP ne semble gère faire d'effort pour donner de la couleur à Icare. Trois ordinateurs sont implantés dans un espace si court que les utilisateurs doivent se lever pour laisser passer les autres...Sans oublier un wifi très aléatoire. Trop, en ce jeudi matin. Finalement, la salle d'embarquement sera très bien pour attendre.

Marc Dandreau