Il faut payer ses dettes avant d’aller dans un pays !

77

Chacun sait qu’il est recommandé d’être en bonne intelligence avec la justice et le fisc de son pays quand on veut passer la frontière, sous peine d’y être arrêté. Mais il faut également être au clair avec la justice internationale si on veut atterrir quelque part, c’est ce que vient de démontrer l’affaire du vol […]

Chacun sait qu’il est recommandé d’être en bonne intelligence avec la justice et le fisc de son pays quand on veut passer la frontière, sous peine d’y être arrêté. Mais il faut également être au clair avec la justice internationale si on veut atterrir quelque part, c’est ce que vient de démontrer l’affaire du vol Bagdad Londres de Dimanche, qui a tourné au cauchemar pour Bagdad… et pour Londres.
Au départ le vol inaugural d'Iraqi Airways vers Londres devait être une fête, marquant le retour de la compagnie en terre britannique après 20 ans d’interruption. Mais Iraqi Airways avait oublié un peu vite les dettes contractées vis-à-vis du Koweit, datant de l'invasion de l'émirat par l'ancien président Saddam Hussein en 1990. La compagnie Kuwait Airways Corporation réclame 1,2 milliard de dollars à l'Irak pour s'être emparé de dix appareils commerciaux et avoir pillé son aéroport, et entend faire appliquer son droit par tous les moyens. Elle a obtenu l’immobilisation et la saisie de l’appareil, suédois mais loué pour le compte d’iraqi Airways par une société britannique, et obtenu également la confiscation par les autorités britanniques du passeport du directeur général de la compagnie irakienne qui était à bord. On imagine la tête du ministre irakien, qui était du voyage, et l’embarras de Downing Street !

Cité par le Times de Londres, l’avocat britannique qui défend les intérêts de la compagnie koweitienne, a jugé "irréaliste de la part d'Iraqi Airways de penser qu'il pourrait, sans conséquences, commencer des vols vers une juridiction qui l'a condamné à payer 1,2 milliard de dollars". Ce n’est donc pas demain la veille que les hommes d’affaires britanniques pourront décoller de leur capitale pour faire des affaires à Bagdad. Ils peuvent toujours se rendre en Autiche ou passer par Abou Dhabi, puisqu’Etihad a inauguré le 26 avril une liaison irakienne. C’est sans doute l’itinéraire qu’aura pris le Ministre en carafe pour rentrer chez lui….

Hélène Retout