Internet au bureau, on se la joue perso pendant plus d’une heure par jour

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Il y a des chiffres qui peuvent inquiéter les dirigeants d'entreprise comme ceux publiés par Olfeo, un éditeur français d’une solution de proxy et de filtrage de contenus, dans le cadre de son étude annuelle sur l'utilisation du net dans les sociétés, pendant les heures de travail. Premier constat, nous passons en moyenne 1h 37 par jour sur Internet. Mais 59 % de ce temps passé sur la toile le serait à titre privé. Coût pour l'entreprise : 13 150 € par an et par salarié.

Internet au bureau, on se la joue perso pendant plus d'une heure par jour
Il faut toujours se méfier des études qui généralisent des situations très différentes selon la topologie des entreprises françaises. Mais le constat réalisé par Olfeo n'est pas un procès à l'encontre des salariés qui passent une partie de leur temps sur le réseau. Même si certains en subissent les conséquences... Pour cet éditeur, seul le constat a de l'importance : l'Internet personnel conduit à une baisse de 13,6 % de la productivité personnelle. Et si l'on s'amuse à retranscrire ces chiffres en moyenne annuelle, le résultat est effarant : chaque salarié passe 5,7 semaines à naviguer à des fins personnelles ce qui le conduit à presque 11 semaines de congés payés pour au final près de 2,4 mois de salaire.
L'étude ne se limite pas au seul constat du temps passé sur Internet, elle met également en avant le top 20 des sites les plus visités au bureau en 2012. Sans surprise Facebook et YouTube arrive largement en tête tout comme les messageries (Gmail, Yahoo...). Suivent Wikipédia ou Yahoo actualités. En hausse les sites d'information comme celui du Figaro, de l'Equipe ou de France-Télévision et d'autres plus ludiques comme la Française des jeux, Amazon ou Ebay. 4 sites de ce classement diffusent des vidéos. Un phénomène qui fait désormais partie des habitudes de surf pour suivre l’actualité générale ou sportive, montrer les dernières vidéos à la mode, ou encore regarder l’émission de la veille en replay.
Si le constat peut apparaître terrifiant pour certains, Olfeo a cependant cherché à comprendre comment maîtriser cette situation en 2013. Outre le besoin de renforcer la productivité personnelle en établissant des barrières entre l'univers professionnel et personnel, c'est l'ensemble de la chaîne Internet en entreprise qui doit être revue. Et derrière ce simple constat, on retrouve des faits technologiquement simples comme la disponibilité de la bande passante, la problématique juridique posée par ce surf réalisé à titre privé (gestion des commentaires sur les forums), les soucis de sécurité voir plus prosaïquement la fuite d'informations par des indiscrétions non voulues mais involontairement propagées sur la toile. Enfin Olfeo rappelle que le dirigeant, le salarié ou le patron de l'informatique peuvent voir leur responsabilité engagée. Pour mémoire, le dirigeant est responsable des actes de ses salariés au civil et peut être poursuivi en vertu de sa qualité de dirigeant, et ceci, même s'il n'a pas personnellement pris part à la commission de l'infraction. (Art. 1384 alinéa 5 du code civil). Il peut également être poursuivi au pénal si l’entreprise et lui-même sont bénéficiaires de l’acte (Art. 121-1 et 2 du code pénal). Le salarié aussi peut être poursuivi, encore faut-il prouver qu'il est bien l'auteur des actes (l’authentifier) et qu'il a agi sans autorisation, hors du cadre de ses fonctions et hors du cadre de ses attributions (Arrêt Héro). Enfin, le personnel informatique peut également être poursuivi pour « négligence fautive » de ne pas avoir informé la direction des risques et des moyens à mettre en œuvre pour éviter des comportements illicites sur Internet.
Olfeo rappelle que cette étude 2013, réalisée à l'identique en 2011, confirme la hausse des consultations Internet personnelles. Preuve qu'en deux ans les entreprises ne se sont quasiment pas penchées sur le sujet ou du moins, n'y ont apporté aucune réponse efficace.

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