J’ai testé la business de l’A380 de BA entre Londres et Los Angeles

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Un peu moins de 11h30, c’est la durée de vol de l’380 entre Londres Heathrow et Los Angeles. Mais au départ de Paris, l’expérience commence bien avant avec le vol vers Londres. À l’évidence, British Airways a conçu un produit efficace et économiquement bien placé pour se rendre vers le continent nord-américain.

En repensant son offre il y a quelques années, BA a simplifié les services offerts à bord de ses longs courriers. Nous ne sommes pas dans l’opulence des compagnies asiatiques ou du Golfe, mais dans l’efficacité. La compagnie britannique a analysé les besoins de sa clientèle pour mettre en place une cabine business dans l’A380 (9 appareils à ce jour) qui reste confortable et agréable même si certains aspects du siège, nous le verrons, mériteraient d’être repensés. BA n’a pas abandonné son concept de sièges tête-bêche. Ici, 6 places de front, décalées selon leur orientation. Si certains sont peu sensibles au sens du vol de l’avion, d’autres au contraire refusent cette idée de voyager dos au cockpit. Pour les aider à faire leur choix, BA propose un enregistrement en ligne 24 heures avant le départ pour modifier le numéro d’attribution du siège.
 
C’est au départ de Roissy Charles de Gaulle qu’est positionné l’appareil qui nous conduira à Londres. Moins de 55 minutes de vol ce 21 avril. L’A320 utilisé sur ce vol part de Roissy Charles de Gaulle, Terminal 2A. Dans ce terminal, deux salons s’offrent aux voyageurs, celui d’AA (Admiral Club) et celui de Cathay. Ils sont côte à côte au premier niveau du terminal. Petite préférence pour celui de la compagnie hong-kongaise qui semble plus aéré et mieux équipé que son pendant américain. Côté restauration, la présence de passagers chinois conduit à une offre de plus variée et un peu plus riche que chez AA. Point commun de ces deux salons, une très belle vue sur les pistes. Les amateurs d’aérien apprécieront.
 
Le départ du vol est prévu à 13h55 pour une arrivée à 14h25 (une heure de moins à Londres). L'A320 dispose d’une classe avant construite autour d’une rangée de trois sièges avec au centre une tablette qui neutralise le siège. Petit plus de ce vol très court, un snack servi rapidement qui permet aux passagers qui iront au-delà de Londres d’attendre leur arrivée au salon d’Heathrow pour grignoter un peu plus qu’une simple salade ou un sandwich. Le timing sera respecté malgré quelques tours autour de la capitale britannique, classiques sur Heathrow. Dommage, pour les passagers en transit, qu’il faille repasser les formalités d’immigration et le poste de sûreté. Une petite vingtaine de minutes pour l’ensemble. Le même contrôle ayant été fait une heure plus tôt à Paris… Difficile de comprendre le bien-fondé de cette mesure.
 
Transiter à Londres

Au T5 de l’aéroport, BA dispose de 6 lounges. A notre arrivée, deux salons sont proposés en fonction de la porte d’embarquement. Le premier au Nord est plus spartiate que celui installé au sud. C’est ce dernier qui aura ma préférence. C’est le plus connu des voyageurs d’affaires avec, au premier niveau, l’accès au salon First et au club Concorde. C’est là aussi que BA propose un spa à ses passagers. Au second le salon business, vaste et très éclairé avec une belle vue sur les pistes. Très chargé, il propose cependant des espaces plus intimistes, sur les deux extrémités de sa longueur. On peut facilement trouver des places équipées de prises électriques très appréciées des voyageurs. Attention, certains modèles vont nécessiter un adaptateur pour les prises françaises. Notons que l’accueil en propose si le vôtre est enfoui au fond de votre valise.

Pour avoir connu ce salon à son ouverture, en 2008, force est de remarquer qu’il va rapidement demander une rénovation des espaces toilettes qui ont assez  mal vieilli. Idem pour l’aménagement visuel qui manque de charme et de modernisme. Le projet serait dans les cartons, mais aucune date n’est donnée. Le vol pour LA  est programmé à 16h15, ce qui laisse le temps d’un en-cas au salon avant de rejoindre l’A380. Le buffet est fourni et propose des plats chauds, des hors-d’œuvre, une soupe, du fromage et des fruits. Le tout accompagné d’un vaste choix de boissons, alcoolisées ou non.
 

Welcome on board

C’est en train que l’on va rejoindre l’embarquement de l’appareil. British a souvent utilisé l’image souriante d’un « autobus à impérial » pour qualifier cet appareil, baptisé en interne le « double decker » des airs. Un clin d’œil au célèbre bus londonien. La porte C64 qui nous est attribuée pour ce vol dispose de 3 passerelles pour le géant des airs. Assez rare pour être souligné. De fait, l’embarquement des business class est rapide. L’appareil propose 14 places en première classe, 97 en business class, 55 en Premium Economy et 303 en classe éco. Notons que la business class est répartie sur les deux ponts de l’appareil en 2-3-2.  Le premier niveau accueille la First et le second la Premium Economy. L’appareil dispose d’un système de climatisation qui permet 15 zones de contrôle de température. L’air de l'habitacle est changé toutes les trois minutes. Sur le pont supérieur, le siège central, dos à la « route » offre des espaces de rangement supplémentaires appréciables pour qui voyage un peu chargé. Enfin, faut-il rappeler que l'appareil est l'un des moins bruyants pour les passagers. Un bonheur !

Dommage cependant que sur le pont supérieur seuls les sièges, dos à l’appareil, bénéficient d’un hublot et de deux coffres de rangement.  Notez qu’au pont inférieur, ces espaces sont limités. La séparation entre les deux sièges est modulable. Pour un voyage à deux, il suffit de baisser le séparateur électrique translucide pour travailler ou échanger.
La découverte du siège est assez rapide. Intuitive, sauf pour le tiroir de rangement des passagers qui volent dans le sens de la marche. Il faut attendre quelques minutes pour qu’un membre d’équipage nous aide à le trouver: il est situé au pied du siège du passager dos au cockpit. Assez grand, il sert avant tout au rangement des divers éléments personnels comme des lunettes, une tablette ou un ordinateur. Il peut également recevoir les chaussures du passager même si les coffres placés contre le fuselage sont préférables. Notons que BA distribue les aménities dans une housse sensée protéger les chaussures... de femmes. Impossible pour moi d'y placer mes mocassins assez volumineux.  British Airways a fait le choix de crème et soins Elemis pour sa trousse de jour qui contient également les bouchons d’oreille, les chaussettes de vol, une brosse à dents… Une lumière individuelle, complète l’ensemble. Réglable via un curseur, elle permet de régler l’intensité lumineuse. Utile la nuit pour ne pas déranger son voisin.

L'avion est équipé de la dernière version de divertissement en vol développé par Thales et autorise la connexion de périphériques personnels. L’écran de 12,1 pouces (30cm) est confortable, tactile, il donne accès à toute une série de divertissements et à un excellent système Géovision, richement renseigné tout au long du vol. Si le programme des distractions à bord affirme fièrement plus de 1200 heures de vidéos, seuls 23 films seront proposés en Français. Un peu  court pour plus de 11h de vol. Enfin, deux prises USB et une prise électrique sont présentes le long du siège. Le casque réducteur de bruit associé restitue avec fidélité les 120 cd du programme musical.
 
Comme nous le répétons à chaque fois, c’est le personnel qui fait la qualité du vol. Sur cette ligne, ce sont visiblement des hôtesses et des stewards expérimentés qui assurent le service. L’accueil est convivial mais très british. Le chef de cabine à l’humour britannique marqué détend vite l’ambiance. Une attention soutenue pendant tout le vol. Un très bon point.

Le siège affaires en version 3 places

Une table soignée

Tous les voyageurs le savent, l’heure du repas est un moment de détente attendu et participe au confort global du vol. L’apéritif est classique sur ce vols même si le choix des boissons est imposant: du plus classique whisky, gin, Jack’s Daniel… au Kir Royal en passant par trois champagnes différents : Taittinger brut, un de Castelnau rosé et un Boisel millésimé de 2004. Quelques zakouskis gourmands accompagnent le tout.
Pour le repas, les choix sont variés. L’entrée, un saumon fumé d’Écosse se dispute une variante de mézés accompagnée d’une salade. En plat principal, là aussi le choix est là: filet de boeuf britannique, poisson, pâtes (Penne), le tout accompagné de petits légumes. Enfin, pour les desserts, BA propose une classique sélection de fruits frais, une tarte à la rhubarbe, le tout accompagné de thé, café ou chocolat chaud. Pendant le plus gros du vol, un snack est disponible à l’avant en cas de petit creux.
 
Pour les boissons, British Airways a internationalisé sa carte des vins. Une belle place est faite aux produits français ; italiens et californiens. Notons un excellent Pouilly Fumé 2013, domaine Lebrun. Un sauvignon blanc, sec, équilibré mais fruité. Un Carneros californien de 2013 est également offert aux amateurs de vins blancs fort aux goûts marqués de fruits.
Pour les rouges, un excellent Rioja ouvre la carte. Ce 2007 au goût de vanille marrie légerté et puissante dans une seule gorgée. Surprenant. A ses côtés, Un Castello di Bossi, un vin de toscane, plus épicé et charpenté accompagne parfaitement la viande rouge du menu.

Une arrivée rapide étonnante

Les dernières heures de vol sont très classiques. Un café et quelques chocolats pour l’arrivée et la préparation de la cabine pour l’atterrissage. Agréable: le système de divertissement n’est coupé que 5 minutes avant l’atterrissage à l’aéroport de Los Angeles.
 
Les souvenirs de l’immigration à l'aéroport de Los Angeles sont restés terrifiants pour bien des voyageurs. Il n’était pas rare de rester une ou deux heures à patienter avent de passer l’immigration. Oubliée cette époque maudite, la mise en place de machines automatiques de contrôle a bouleversé les formalités. Accessibles à tous les porteurs d’ESTA (formalité à laquelle sont soumies les Français), ces bornes simplifient l’arrivée, délivrent un récipissé imprimé qui sera remis au moment de passer la douane. Montre en main, il faudra 7 minutes pour passer le filtre de l’immigration.

En conclusion, British Airways a réussi l'intégration de l'A380 dans son offre. Un service sobre mais très efficace, un siège agréable, une gastronomie à bord réussie. Bref, un ensemble équilibré  que conforte une offre tarifaire bien pensée. Au départ de province, cette liaison vers LA est une réponse réussie pour toutes celles et ceux qui devront, dans tous les cas, ajouter une escale à leur déplacement.

Marcel Lévy
BA, leader des vols Europe - US avec ses partenaires

British Airways a toujours exprimé sa volonté d’être le leader européen sur les vols transatlantiques en offrant « une navette » entre Londres et les grandes capitales US. Pari gagné aujourd’hui avec plus de 500 destinations et 134 vols quotidiens entre l’Europe et les USA. L’Alliance avec American Airlines a donné naissance à 8 hubs aux USA (Miami, Chicago, Dallas, Los Angeles, Philadelphie, Charlotte et Phœnix) et trois en Europe :  Londres, Madrid et Helsinki. Au total, ce sont 682 routes domestiques proposées aux États-Unis et un peu plus de 1000 sièges business, lit plat, entre Londres et JFK.

Tarif pour un vol A/R du 22 au 26 mai 2015 : 4440,31 (vol BA en aller retour). Tarif non négocié
A partir de 3840 € avec les partenaires de BA : Iberia, American Airlines, Finnair, US Airways