J’ai testé le nouveau concept d’Adagio

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L’époque est au collaboratif et à l’échange, deux visions qui n’ont pas échappé à Adagio qui veut aujourd’hui intégrer plus de convivialité dans son offre. Le nouveau concept qui sera proposé aux voyageurs a été testé et analysé pendant une semaine à Paris Bercy. Résultat : les clients en redemandent. Un beau cadeau pour fêter, en 2017, les dix ans de la marque.

Que peut-on imaginer pour que les hôtes échangent et se rencontrent ? A cette question, Adagio répond en deux mots : animations et environnement. Mais c'est l’innovation qui marque dès l’arrivée sur les lieux. Et les grandes fenêtres qui donnent sur le Pullman proposent un avant-goût de ce que l’on va trouver à l’intérieur.

Ce sont 10 jours d’expérimentation pour tout tester, du 1er au 9 octobre ont permis à Adagio de peaufiner Stories, le nom du nouveau concept qui sera proposé dès 2017 par les aparthotels du groupe. "Nous avons cherché à donner du sens à nos clients qui restent chez nous pour de longs séjours et qui veulent trouver une animation et du relationnel quand ils rentrent le soir dans leur appartement", explique Agnès Sroka, Directrice Clientèle et Marketing. Pour atteindre l’objectif, Adagio va profondément modifier les parties communes de ses établissements, en commençant par le lobby. Fini le comptoir, désormais c’est sur une grande table que l’on viendra récupérer sa clé de chambre. Au premier abord, c’est déroutant car le responsable, doté de son PC portable, ressemble aux clients installés autour de la table ou sur les fauteuils. Soit, il a un badge mais qui n’est pas immédiatement visible. On aurait tendance à se diriger vers le premier venu. Adagio devra repenser cette "signalétique humaine". Ce que confime Karim Malak, Directeur général délégué: "Il faut bien comprendre que toutes les nouvelles orientations testées sont à étudier dans le détail à partir des témoignages et études que nous avons menées. Il faut maintenant en tirer les conclusions avant de décider très précisément ce que nous garderons, que nous changerons ou que nous éliminerons du projet".

Au premier regard alentours, on se rend vite compte du changement. Une zone épicerie pour se dépanner en capsules de café (la machine Nespresso est dans la chambre), en boissons ou pour les étourdies en peigne, rasoir et autres produits de première nécessité. Un billard sur le côté et un vaste plan de Paris pour les étrangers. Rien ne manque à l’appel. Pas même la bibliothèque d’objets que chacun peut emprunter à sa guise pour personnaliser son studio ou son appartement. On y trouve pêle-mêle des haltères, des coussins, des peluches… On attend le poisson rouge compagnon de séjour…. Peut-être sera-t-il là la prochaine fois ?

Ce qui frappe également d’emblée, c’est la volonté d’Adagio de laisser la parole aux voyageurs. Sur le mur visible dès l'entrée, voici une carte du monde où sont épinglés les polaroids des voyageurs qui sont passés par l’établissement. L’appareil photo est sur le côté, chacun peut ainsi l’utiliser pour signaler sa présence aux autres résidents. Le monde entier est représenté. Paris Oblige !

La convivialité comme mot d'ordre

Preuve voulue de la convivialité, l’ensemble de la signalétique est fait sur ardoise. Une boite de craies est disponible sur la banque d’accueil pour laisser des messages sur le gigantesque tableau noir qui résume à lui seul les envies des voyageurs. Match de foot en commun, visites de Paris avec les greaters, toutes les envies sont ainsi exprimées et partagées avec l’ensemble des hôtes. On y retrouve ainsi les manifestations prévues le soir, le menu de la cuisine partagée, les bons plans du quartier et les demandes plus spécifiques des clients.
Une vaste cuisine est également disponible mais, petit bémol, elle va être repensée et celle présentée à Paris Bercy devrait être rapidement fermée pour proposer un concept différent de zone de restauration. N’oublions pas que, dans chaque chambre une cuisinette particulièrement bien équipée est installée. "Justement", souligne Agnès Sroka, "L’idée de la cuisine partagée, c’est pour éviter de se retrouver seul devant son assiette. A terme, on pourra descendre son repas pour passer un moment festif avec ses collègues ou les autres résidents".

Enfin, à l’américaine, Adagio propose une zone café/orangeade en libre-service gratuit. Un élément de convivialité. Preuve qu’il plait, on y retrouvera en fin d’après-midi des groupes de salariés d’entreprises clientes faisant le briefing de leur journée de travail. C’est d’ailleurs le point sans doute le plus intéressant que cette salle de restauration qui permet d’écouter de la musique, de lire des ouvrages proposés en libre-service ou de jouer… du piano. On retrouve les éléments du collaboratif qui plaisent tant aux nouvelles générations. Mais attention, pas de conclusion hâtive, Adagio ne veut pas seulement parler aux X ou Y. Tout est fait pour que chacun, selon ses envies, puisse trouver son bonheur dans ces parties communes.

Côté logement

Côté chambre, rien à dire, l’apparthotel testé correspond parfaitement au long séjour avec une cuisinette équipée d’un lave-vaisselle, d’une plaque de cuisson à induction, d’un frigo et d’une machine à café. Quelques dosettes de café pour la mise en route sont présentes sur l’évier et les placards disposent de la vaisselle nécessaire pour quelques jours.

Les deux pièces sont spacieuses et peuvent être séparées par une paroi coulissante. La literie est un peu dure, une affaire de goût. Adagio propose un jeu d’oreillers et de couvertures supplémentaires. Petit clin d’œil à la personnalisation avec un cadre fixé au mur ou chacun peut insérer ses photos personnelles. Un peu comme le clou "personnalisable" du film "Les Bronzés font du ski".

Curieusement, la télévision est placée côté chambre et non côté salon là où elle serait plus logique. Certes, il y a bien un fauteuil confortable équipé d’un repose pied mais qui ne permet qu’à une seule personne de s’installer.

Incontestablement, Stories va faire bouger le concept du "Chez nous comme à la maison". Il faut désormais qu’Adagio fasse le tri de ce qu’il souhaite conserver pour la version "industrielle" qui sera implantée dans les 75 établissements de la marque. Pour Karim Malak, si les budgets sont faits, il faut aussi analyser la pertinence de l’ensemble. Un travail qui permettra au groupe en 2017 de modifier en profondeur la vision de l’aparthotel. Seule inconnue, la gamme tarifaire qui devrait légèrement augmenter avec la mise en place du concept. "Mais très peu", précise Karim Malak qui veut que l'offre Adagio reste compétitive sur le marché du moyen et long séjour.

Une carte du monde pour savoir d'où viennent les voyageurs présents à l'aparthotel

Un mur d'objets à emprunter pour personnaliser son appartement ou son studio

Une salle de restauration pour tout faire : du piano, de la guitare ou de la lecture