J’ai testé le vol British Airways entre London City et New York

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A l’image de ce que propose sa filiale française OpenSkies, British Airways a mis en place dès septembre 2009 un vol direct entre l’aéroport de London City, quasiment en centre-ville de la capitale anglaise et New York.

Comme il est impossible à l'avion de décoller avec le plein sur une piste courte, un stop est fait à Shannon, en Irlande. Ce qui donne l'occasion d'y faire les formalités d’immigration pour les Etats-Unis, en moins de 30 minutes pour l’ensemble des passagers. A l’arrivée, en zone domestique américaine, aucune attente pour les voyageurs, principalement en déplacements professionnels. Le gain de temps est énorme ! «J’ai fait le choix de ce vol au départ de London City pour gagner du temps à l’arrivée et pouvoir travailler 4 à 5 heures à bord», explique Catherine, une femme d’affaires new-yorkaise habituée du vol et présente dans la salle d’attente. Tout est dit, ou presque. A nous de tester cette offre de BA.

Au départ de Londres

J’ai testé le vol British Airways entre London City et New York
London City Airport est une plateforme quasi intimiste, facile d’accès le long de la Tamise et accessible depuis la City en moins de 15 minutes de taxi. Idéale pour les financiers et les hommes d’affaires présents fréquemment à Londres et qui ont besoin de rejoindre New York confortablement. Autre atout : la taille. On se croirait dans un aéroport de province où tout est accessible en quelques minutes. On peut donc s’enregistrer jusqu’à une heure avant le départ du vol. C’est appréciable. Les temps moyens d’enregistrement, de formalités sécuritaires et d’embarquement sont extrêmement courts : moins de 6 minutes pour la carte d’embarquement. Idem pour le passage de la sécurité. Deux scanners en fonction, pour moins de 4 personnes à notre arrivée. Un bon point. D’autant que la plupart des passagers n’enregistrent pas de bagages. On sent les habitués qui, d’emblée, sortent leur micro de la housse, leur trousse de toilette normalisée et vident leur poche.
L’arrivée dans le hall sous douane étonne. L’aéroport est petit mais l’offre en boutiques reste bonne : alcools, parfums et librairie richement achalandée. Un bon point. Un restaurant rapide pour un dernier café avant l’ouverture de la salle d’embarquement du vol qui sert également de salon pour les voyageurs. En raison de la taille de l’aéroport, pas de bus pour se rendre à l’avion, la salle d’attente est au niveau de la piste. Capable d’accueillir les 32 passagers du vol, elle propose un large échantillonnage de quotidiens (anglais), un coin bar et des fauteuils confortables pour patienter. Sauf qu’en arrivant une heure avant, le temps d’attente est court. Juste un jus d’orange avant l’ouverture des portes, direction l’avion, posé juste face à la porte.

L’avion, touti riquiqui maousse costo

J’ai testé le vol British Airways entre London City et New York
Pour les experts, le choix de l’A318 étonne d’autant que pour quitter cet aéroport, à la piste plutôt courte, il est impensable de faire le plein de carburant… Ce qui explique l’arrêt obligatoire mais transformé en point positif à Shannon. A bord, tout a été pensé pour le voyageur: pas plus de 32 sièges qui, contrairement à la business de BA, ne sont pas têtes bêche mais cote à cote. La configuration retenue est agréable : 8 rangées de sièges en 2x2. D’un blanc immaculé pour la coque, ils se transformeront en lit pour une sieste rapide. Autant le dire, l’accueil est remarquable de gentillesse et d’attention. L’hôtesse ira même jusqu’à nous souhaiter la bienvenue en français, s’excusant en souriant de son accent trop « british ». La prise en main du siège est rapide. Une séparation assure l’intimité de chacun des passagers. Deux prises électriques, une tablette assez large mais à la stabilité relative sans oublier des espaces de rangement sur le côté de l'assise.

Le point fort de l’appareil est d’être équipé du système On Air qui permet d’envoyer des SMS, de téléphoner ou de surfer sur le web à partir de sa place. Impossible d’utiliser la voix sur IP (comme Skype), afin de maximiser la bande passante disponible pour l’ensemble des passagers. Un peu dommage, mais cela garantit la tranquillité à bord. Il faut une carte 3G pour accéder au service internet à bord. A noter que les déconnexions sont nombreuses et les accès plutôt lents.

Côté équipement, pas d’écran mais un lecteur vidéo individuel qui sera remis aux voyageurs en cours de vol. Seul point noir du système, peu de films dans d’autres langues que l’anglais. Autant prévoir ses propres films sur son ordinateur si l’on veut profiter de son vol pour rattraper un retard cinématographique. Côté musique, le choix est plus éclectique. Outre de la world Music, la compagnie privilégie des groupes et des artistes moins connus. Très agréable à écouter. Enfin, un casque atténuateur de bruit complète l’ensemble. Idéal pour s’isoler. Bon point : une pochette propose toute la littérature de la compagnie (y compris un excellent supplément business) qu’accompagne une brochure dédiée qui détaille le déroulement du vol. Nous voilà prêt à partir pour un peu moins de 8 heures de trajet, escale irlandaise comprise.

L’arrivée à Shannon

Il faut à peine une heure de vol pour atteindre l’Irlande et l’escale de Shannon. Le temps d'un verre à bord. Seule obligation, il faut prendre ses bagages à main et suivre un circuit, assez long, pour atteindre la zone de contrôle et d’immigration. Mais là, bonheur total: 6 guichets sont ouverts pour 32 passagers. Entre le scan des bagages et le tampon d’accès aux USA, moins de 8 minutes par passager. De l’autre côté de cette frontière artificielle, les irlandais en profitent pour vanter les qualités économiques de la région en nous offrant un irish café appréciable. 30 minutes après, l’avion repart. Voilà un plus qui devrait séduire les voyageurs car à l’arrivée à New York, en zone domestique, nous irons directement à la navette qui doit nous conduire dans le centre-ville. Moins de 30 minutes plus tard, nous serons à Central Park. Du jamais vu !

Le vol vers New York

J’ai testé le vol British Airways entre London City et New York
Difficile de prendre en défaut le service à bord. Seul constat négatif, les turbulences se font plus sentir à bord de l’A318 que dans des avions de taille plus importante. Mais dix petites minutes à peine de trous d’air et autres vibrations, c'est finalement peu. Pour le reste, le principe de la compagnie est de laisser vivre chacun à son rythme. Si les repas sont proposés à l'ensemble des passagers, libre à chacun de faire un autre choix. Côté menus : pas moins de quatre plats principaux agrémentés d'un plat de saison. Pour notre déplacement en janvier dernier, il s'agissait d'une salade du marché agrémentée de saumon, de câpres et de concombres. Pour ceux qui préfèrent déjeuner plus tard, un "working lunch" est proposé et l'accès libre au Club Kitchen permet de grignoter quelques douceurs avant l'atterrissage. British Airways a soigné sa cave avec, en blanc, des chablis 2008, un sud africain (Old Well House 2009), un Australien (Mount Riley sauvignon 2009 et un portugais, le Esporao Reserva 2008. Même attention pour les rouges où un Medoc Chateau Pey de Pont 2004 cohabite avec un Crozes Hermitage 2008, un Villa San Juliette 2007 (Californie) et un remarquable vin chilien, Chono Reserva 2008. Très british, le thé est servi une heure et demi avant l'arrivée avec une sélection de sandwichs et de scones.

Nous n'avons pas fait de vol retour car nous avons eu la chance de rentrer de New York avec la nouvelle first implantée par BA sur ses 747... Nous aurons l'occasion d'y consacrer un prochain article.

En conclusion
Difficile de prendre en défaut ce service entre Londres et New York, mais il a un coût: environ 7000 € l'aller/retour et 4000 € pour un vol simple. Le faible nombre de passagers offre un service personnalisé, rodé et parfaitement adapté aux voyageurs d'affaires. L'arrêt à Shannon est un plus indéniable pour gagner du temps à l'arrivée... Tout comme le service On Air permet de rester en contact avec le sol. Pour avoir géré quelques SMS et mails en altitude, on apprécie rapidement cet atout technologique. Il reste qu'il est préférable de partir directement de Londres, la formule n'est pas intéressante pour un voyageur qui voudrait partir de Paris où l'offre en vols directs est importante. Par contre, au départ de la province, le vol peut s'avérer intéressant à condition d'avoir à travailler un jour sur Londres car les vols de BA arrivent à Heathrow et il faut plus d'une heure 20 le matin pour rejoindre en voiture les deux plateformes.