J’ai votre régime entre les mains

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Ca y est, je l'ai. Là, juste à côté de mon clavier ! Un pavé de 200 pages, encore au stade du brouillon. Une bombe dans l'univers du voyage d'affaires. Je n'ose pas vraiment vous livrer mon secret. Pas encore. Vous insistez ? Ok, mais je vous demanderais de garder tout cela pour vous : il existe un régime spécialement adapté aux voyageurs d'affaires. Ca vous étonne, non ? Et pourtant, selon un laboratoire américain, il faudra désormais adapter son alimentation en fonction de la durée des voyages.

Né de l'imagination d'une équipe de chercheurs de Los Angeles, le document qui devrait faire l'objet d'un livre à paraître en septembre prochain et que j'ai pu consulter révèle que le voyage d'affaires est la pire des situations que peut rencontrer le corps humain. Modification des horaires des repas, adaptation aux habitudes alimentaires du pays visité... Sans oublier le stress qui peut couper l'appétit. Bien sûr, si l'on en croit nos aimables apprentis sorciers, il existerait une méthode infaillible pour ne pas prendre du poids et vivre parfaitement les dangers alimentaires d'un déplacement : équilibrer les apports nutritionnels. Pas vraiment une découverte, n'est ce pas, et une centaine de livres paraissent tous les ans sur le sujet. Mais le conseil à suivre réellement est semble t-il dans un régime déjà adopté par certains et indiqué par The Vegetarian Resource Group aux non végétariens : en voyage, ne mangez pas de viandes, juste des légumes cuits et du poisson. Aucun apport en sucres (ni gâteaux, ni friandises) et au moins trois fruits à chaque repas. J'imagine le repas d'affaires au smoothie et à la banane. Pas de doute, vous étonnerez. "Restez classique" précisent nos savants qui refusent les tests de cuisine locale qui viennent déséquilibrer l'organisme et sont souvent responsables de troubles intestinaux. Ils vont adorer, les clients qui vous invitent au restaurant. Et comment faire ? En transportant ses tomates, ses pêches ou ses pommes au fond de sa mallette ? Vous parlez d'un pratique. Sans oublier que c'est rigoureusement interdit dans un certain nombre de pays !
Autant vous dire qu'au final, je suis sceptique sur les résultats que l'on pourrait obtenir avec des conseils qui me semblent quelque peu éculés. Voyager au bout du monde pour manger comme à Lyon ou Marseille, la viande en moins, vous parlez d'une curiosité. D'accord je l'avoue, je me suis peut être fourvoyé, avec mon bouquin. Je voudrais réparer mon erreur et vous donner mon conseil : faites vous plaisir ! Avec modération, ça, c'est certain, c'est bon pour votre santé.

Philippe Lantris à Los Angeles