« Je passe mon tour, si tu vas en Syrie…. « 

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Des vœux pour améliorer les déplacements des voyageurs d'affaires, pour renforcer les transports et l'économie du tourisme, mais aussi des vœux de paix, voici la lettre du Président des Entreprises du Voyage (ex SNAV) au Père Noël. Passé le 25, le propos restent totalement d'actualité !

Mon cher Noël,

Il y a quelques années, en passant par la cheminée, tu m’as enfumé : je t’avais commandé une voiture de sport et un top model. J’ai trouvé au pied du sapin une Ferrari Dinky Toys et, allongée entre l’âne et le bœuf, la babby sitter de Barbie. Je n’en suis pas devenu rancunier, juste un peu prudent.

Pour 2017 je voudrais une année sans grèves dans les transports, sans chemises arrachées, sans mouvements d’humeur du contrôle aérien ; une liaison rapide, telle un Traineau à Grande Vitesse, entre Roissy et Paris afin que l’accès à notre capitale cesse d’être « tiers-mondiste » et, au bout du TGV, une ville de Paris qui ne considère pas les touristes comme des nuisibles ; des droits de trafic afin d’accroître l’attractivité de la France et de faire baisser le prix du transport aérien. En quelque sorte, la fin des protectionnismes d’un autre siècle… Mes revendications libérales ont tout de même des limites : je ne veux ni de Google maître du monde ni d’Amazon qui s’ingère dans mes choix culturels.

Afin d’équilibrer ta lourde hotte, n’oublie pas de mettre l’économie dite « collaborative» sur un pied d’égalité fiscale et réglementaire avec l’économie tout court.

Pour les Entreprises du Voyage, je rêve d’un train miniature «rail display » qui ne déraille pas et d’un coup de booster au projet de confédération afin que notre industrie qui représente 7% du PIB et 2 millions d’emplois devienne audible.

Tant que tu y es, donne-nous un Président de la République qui s’intéresse au tourisme. Oui, je sais, Fabius n’est plus dans la course. Un président déterminé à sensibiliser la population française à l’accueil, et à mettre en œuvre un plan d’aménagement du territoire coordonnant de grands investissements touristiques… Bon, là je m’emporte.

Enfin, je vais te faire un aveu : je suis heureux de vivre la première génération française qui ne connait pas la guerre sur son territoire. Cette parenthèse enchantée est, ces derniers temps, assombrie par la montée des populismes démagogiques, des nationalismes exigus, des égoïsmes rétrécis et de la violence. Alors, en faisant la tournée des cheminées, prends garde à toi. Les barbares ne respectent rien.

Le soir de Noël, je veux bien passer mon tour si tu fais, sur ton traineau rutilant, un détour par la Syrie afin d’apporter aux enfants d’Alep un peu de sérénité et quelques paillettes.

Jean-Pierre MAS,
Président,
Les Entreprises du Voyage