Jean-Marc Janaillac s’attaque à la SNCF et maintient la navette sur Bordeaux

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A la veille de l’ouverture de la LGV vers Bordeaux, Jea- Marc Janaillac, le Président d'Air France/KLM, n’a pas mâché ses mots pour "dénoncer la concurrence déloyale de la SNCF". Le Président d’Air France KLM explique que "Le groupe est bien décidé à affronter la concurrence du TGV mais souhaite que cette compétition soit équitable".

Présent ce lundi 28 novembre à Bordeaux pour les 20 ans de La Navette, Jean-Marc Janaillac, n’a pas fait dans le politiquement correct : "A la veille d’une concurrence accrue du ferroviaire sur l’axe Bordeaux/Paris, nous voulons réaffirmer notre intention de nous battre, dans des conditions de concurrence équitables, pour maintenir une Navette aérienne adaptée aux besoins du monde économique aquitain". Le ton est donné. Pour mémoire, à Bordeaux, la navette propose 20 vols par jour vers Paris-Orly (14 vols) et 6 vers CDG.

Pour le Président d’Air France KLM, hors de question d’abandonner le terrain et le Président est formel : "La Navette sera maintenue à Bordeaux, avec plus de fréquences vers Paris ". Une volonté que conforte le trafic bordelais de la compagnie en hausse de 3,5% en 2015 et de 1,4% sur les 10 premiers mois de 2016.

Pour étayer ses propos, Jean Marc Janaillac donne des chiffres concrets : "Le coût de la LGV est de 7,8 milliards d’euros, dont la moitié est subventionnée par l’Etat et les collectivités locales, à quoi s’ajoute la contribution au financement de la ligne par SNCF Réseau. Au total, nous estimons que la subvention de la ligne va représenter à une aide de 20 euros par voyageur pendant les 25 prochaines années".

Au-delà des faits, il a rappelé que contrairement à SNCF, le transport aérien finance l’intégralité de ses charges et de ses infrastructures, et de poursuivre: "Nous, nous payons la taxe Chirac ou celle imposée sur les nuisances sonores". On comprend mieux la demande d’équité manifestée par le transporteur.

Guillaume Pepy va-t-il lui répondre? On en doute si l’on en croit les propos tenus en privé par le Président de SNCF qui considère que "La couverture aérienne du territoire français est loin d’atteindre le maillage du train". Nouvelle bataille de chiffres en perspective.