L’Italie ne serait plus opposée à une montée d’Air France au capital d’Alitalia

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Si Air France-KLM décide d’augmenter sa participation dans Alitalia pour atteindre la majorité, le gouvernement italien ne s'y opposera pas, selon le Corriere della Sera. Le Conseil d'administration d'Air France s'est réuni à ce sujet lundi 23 septembre en fin de journée et... n'a pas pris de décision. Mais Rome fait en tous cas un bel appel du pied à la compagnie française.

L'Italie ne serait plus opposée à une montée d'Air France au capital d'Alitalia
Le communiqué d'Air France à l'issue de son Conseil d'administration est sibyllin : "Le Conseil d'administration d'Air France-KLM réuni le 23 septembre a été informé de la situation d'Alitalia telle qu'elle est perçue par la direction générale du groupe"et "Il a considéré indispensable d'entendre les informations que devrait donner la direction générale d'Alitalia lors de la réunion d'un prochain conseil d'administration de la compagnie italienne", a-t-il ajouté. Ce conseil a lieu ce jeudi 26 septembre, et devrait faire le point sur les finances, exangues, de la compagnie italienne.
Côté italien, le ministre italien des Transports a déclaré, le 23 septembre 2013, que l’Italie ne s’opposerait pas à une montée à 50 % du groupe Air France-KLM dans le capital d’Alitalia. «De notre point de vue, il n’y a absolument aucune objection», a-t-il indiqué à la presse italienne juste avant la tenue du Conseil d’administration où l’entreprise franco-néerlandaise allait réfléchir aux mesures à prendre au sujet d’Alitalia dont elle possède 25 %. Il a précisé que le principal était que «l’Italie ne soit pas juste un endroit où prélever de la demande et la transférer vers Paris, au sens où 60 millions d’Italiens représentent un marché intéressant». Ainsi le gouvernement veillera à ce que les actionnaires de l’entreprise endettée donnent «des garanties sur comment serait préservée la valorisation de notre hub, les niveaux productifs et la possibilité que l’Italie continue d’exercer un rôle de développement dans le secteur aéroportuaire». Il a ensuite ajouté qu’Alitalia était «une entreprise stratégique», pour le pays. Il a aussi précisé qu’«Il y a un bon dialogue» avec Air France et le gouvernement français.
Mais Air France KLM fera t-elle le choix d’augmenter ses parts dans le transporteur fortement endetté ? Pas sûr. Déjà interrogé sur le sujet, le groupe avait répondu être «aux côtés d’Alitalia dans son redressement et son développement» mais qu'il serait «vigilant et exigeant sur les conditions financières et économiques de son redressement». D'autant que les low-cost ou le train sont de rudes concurrents pour le marché domestique ou régional, le plus important de la compagnie qui n'a jamais démontré sa rentabilité.
Néanmoins, argument en faveur de la compagnie transalpine, l’Italie est un marché stratégique important pour l’entreprise franco-néerlandaise «Air France-KLM ne peut pas reprendre la dette d’Alitalia. Mais il doit prendre une décision car Alitalia est au plus mal. Pourquoi ne pas imaginer transformer la dette en actions?», a expliqué un observateur du dossier selon l’AFP. Il assure «si Air France-KLM veut être plus présent, il lui faut les pleins pouvoirs».