L’aérien toujours plus vert

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Soumis aux critiques des écologistes pour ses émissions de CO2, le transport aérien craint plus que tout des vagues de boycott que pourraient lancer d'autant plus facilement des militants que l'avion n'est pas le mode de transport numéro 1 au quotidien, sauf pour les voyageurs d'affaires. Il s'intéresse aussi et peut être surtout à tous les progrès écologiques parce qu'ils ont une dimension économique non négligeable ! A l'heure ou le pétrole flambe à nouveau, toute alternative est bonne pour le réservoir !

Le bio-carburant est désormais la cible de toutes les recherches. Testé ici où là de façon un peu aléatoire, Les expériences prennent ces dernières semaine une nouvelle ampleur. La compagnie allemande Lufthansa le teste actuellement et pour 6 mois sur des vols réguliers entre Hambourg et Francfort sur sa navette A 321 qui foit la liaison 4 fois/jour. Le kérosène biosynthétique utilisé par Lufthansa est un dérivé de biomasse pure, composé de deux plantes, la jatropha et la cameline, et de graisses animales.
Finnair réalisera, elle, la semaine prochaine un vol commercial entre Amsterdam (Pays-Bas) et Helsinki (Finlande) avec un appareil fonctionnant au biocarburant. La compagnie indique qu'il s'agira "du plus long vol commercial jamais effectué en biocarburant dans le monde à ce jour". Pour son premier vol 100% écologique, Finnair utilisera du biofuel fabriqué à partir d'huile de cuisson usagée.
Même biokérosène aux huiles usagées pour la compagnie aérienne néerlandaise KLM qui mettra en place, en septembre, des vols commerciaux au biofuel seraient opérés entre Amsterdam (Pays-Bas) et Paris. KLM a expérimenté cette techonologie durant plus d'un an et demi pour s'assurer de son efficacité et attend l'homologation de cette technologie pour assurer ces liaisons ouvertes au grand public.
Dès 2010, Emirates avait testé sur un vol Londres-Doha, d'une durée de 6 heures, un mélange composé à 50% de kérosène synthétique de gaz liquide (GTL) et à 50% de kérosène conventionnel. La compagnie brésilienne TAM Airlines avait testé avec Airbus un carburant à base de jatropha, démontrant que cette technologie verte permet de réduire de jusqu'à 80% les émissions de CO2.

Il reste maintenant, au delà de ces tests multiples, à croiser les informations et les mettre en commun. De même que le kérosène d'aujourd'hui n'a pas été d'emblée le carburant adopté par l'aviation à son lancement, le biocarburant va devoir être testé et retesté par les motoristes avant une industrialisation réelle des procédés. Les réservoirs de biocarburants n'équiperont pas tout de suite tous les aéroports du monde mais manifestement, le transport aérien va plus vite que l'automobile pour mettre en place des alternatives. Il lui restera à faire... tâche d'huile pour que la planète s'attaque au vrai problème de CO2, le transport routier.

Annie Fave