L’aéroport de Beauvais à son tour dans le viseur de Bruxelles

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La Rochelle, Nîmes, Carcassonne, Marseille… ce n’est pas la liste des prochaines étapes du Tour de France, mais les aéroports hexagonaux où la Commission européenne mène une enquête sur les financements. Et Bruxelles ne s’arrête pas là, la plate-forme de Beauvais est également dans son collimateur.

La Commission européenne a annoncé le 30 mai 2012 qu’elle avait ouvert une enquête approfondie «en vue de déterminer si les accords financiers entre les pouvoirs publics et l’aéroport de Beauvais (France), de même que les remises et les accords de commercialisation conclus entre cet aéroport et ses compagnies aériennes clientes sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aide d’État». L’aéroport low-cost qui a accueilli 3 677 794 passagers au total en 2011, était exploité par la Chambre de commerce locale jusqu’en mai 2008. Bruxelles compte se pencher sur les aides publiques reçues par ce gestionnaire entre 2000 et 2008 pour l'exploitation de l’installation, et en particulier des subventions de plus de 10 millions d'euros obtenus pour le financement des infrastructures aéroportuaires. L’UE examinera également les subventions publiques de 14,5 millions d’euros reçus par l’actuel exploitant la SAGEB. «À ce stade, la Commission doute que ces mesures, accordées par plusieurs entités publiques (notamment la région, le Conseil général de l'Oise et plusieurs municipalités locales) soient conformes aux lignes directrices relatives aux aides d'État dans le secteur de l'aviation adoptées par l’UE en 2005. Elle va notamment vérifier si les subventions étaient nécessaires à la réalisation des investissements et proportionnées aux objectifs poursuivis», précise le communiqué.
La Commission veut également étudier les accords passés par les exploitants de l'aéroport et les compagnies aériennes installées sur le tarmac de Beauvais. Elle va chercher à savoir s'ils ne leur donnent pas un avantage économique sur leurs concurrentes. Une nouvelle qui va sûrement encore faire grincer des dents Ryanair et son patron. Devant le nombre important d’enquêtes en cours, la compagnie irlandaise à bas-coût a en effet accusé Bruxelles de vendetta contre le modèle low-cost.