L’ancien PDG d’Air France renonce à ses billets gratuits ou presque

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En pleine restructuration économique, l'affaire faisait grand bruit chez Air France : l'ancien PDG de la compagnie, Pierre Henri Gourgeon, sa femme et deux de leurs proches devaient partir en voyage à l’île Maurice, en Business, pour 24 euros. «Par solidarité», l'ancien patron y a finalement renoncé: «J'ai décidé d'acheter des billets réservés en classe affaires, dans une classe tarifaire R1 accessible par tous les retraités de la compagnie», a-t-il précisé.

L’ancien PDG d’Air France renonce à ses billets gratuits ou presque
Si l’ancien patron d’Air France bénéficie comme tout membre du personnel de réduction tarifaire, c’est le choix même d’une tranche très préférentielle qui fait réagir les salariés. Le porte-parole d’Air France a expliqué à l’AFP qu’ « Alexandre de Juniac a fait droit à une demande en décembre dernier concernant une levée d'embargo à titre exceptionnel afin de permettre l'émission des billets compagnons au tarif R1 High ». Ce tarif est interdit à l’ensemble du personnel. Et ce qui choque le plus les salariés, c’est que Monsieur Gourgeon est parti avec de sérieuses indemnités qui auraient dû lui permettre d’acheter des billets, même à un tarif privilégié, bien au delà de ce prix très spécial. Selon une source interne, il y a un embargo sur cette destination à cette période de l’année qui aurait dû empêcher l’attribution d’un tel tarif. Autre reproche de la part des syndicats, le fossé se creuserait entre la direction et le personnel depuis l’arrivée d’Alexandre de Juniac. Pour les syndicats, «Le gel des embauches ne s’applique pas à tous les services avec l’arrivée de deux hauts salaires au sein de la direction (ressources humaines et communication) et les économies ne sont pas à faire sur le dos de la direction mais principalement sur celui des petits salariés». Cette affaire est donc vécue comme un mauvais signe de plus à l'endroit des salariés. Pierre-Henri Gourgeon a précisé avoir pris cette décision dans l'attente d'une remise à plat de tous les avantages dont bénéficient historiquement les anciens et actuels dirigeants en matière de facilité de transports, réforme annoncée par son successeur Alexandre de Juniac