L’hôtellerie a stagné en France en 2015, selon MKG

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Avec un prix moyen en hausse de 0,5% et un taux d'occupation en baisse de 0,3%, le marché français de l'hôtellerie a stagné en 2015, selon la dernière étude du spécialiste MKG. Une tendance finalement égale aux deux années précédentes malgré les attentats de janvier et novembre.

MKG est un peu moins pessimiste que In Extenso sur les résultats de l'année 2015 dans l'hôtellerie. Le cabinet ne parle pas de recul, il parle d'une stagnation de l'activité hôtelière pour la 3ème année année consécutive, dans un contexte peu favorable au tourisme. "Le taux d'occupation des hôtels s'est établi à 65,4% sur l'année, en léger retrait de 0,3 point par rapport à l'an dernier, quand le prix moyen a progressé de 0,5%, à 85,6 euros", explique la toute dernière étude du cabinet spécialisé MKG. "L'évolution des deux indicateurs a permis au Revenu par chambre disponible (RevPAR) de se stabiliser à un niveau similaire à celui de l'an dernier: +0,1% en comparaison avec l'année 2014, pour un niveau de 56 euros".
 
Cette stabilité des performances s'observe également sur les catégories économique et moyen de gamme : -0,1% de RevPAR chacune. Malgré de fortes variations au cours de l'année et de nettes différences entre les territoires, l'hôtellerie haut de gamme & luxe dans son ensemble finit l'année avec une légère progression de son RevPAR : +1,2%, à travers un taux d'occupation stable sur l'année et un prix moyen en hausse de 1,2%. La croissance du haut de gamme a compensé la baisse du segment super-économique (-1% de RevPAR en 2015).

Une fois n'est pas coutume, explique MKG, les résultats nationaux ont cette année été soutenus par la progression de l'activité hôtelière en Province. Il faut dire que Paris et l'Ile-de-France ont dû faire face en 2015 aux conséquences de deux périodes d'attaques terroristes. Ainsi, et pour la première fois depuis plusieurs années, le taux d'occupation des hôtels parisiens est passé sous la barre des 80%, enregistrant un recul de 3,4 points par rapport à l'an dernier. Malgré une amélioration de 0,4% du prix moyen, le recul de fréquentation a entraîné une chute de 3,7% du RevPAR dans la capitale.
La baisse de l'indicateur est un peu moins marquée en Ile-de-France (-2,6%), où l'activité dépend davantage du tourisme d'affaires, moins durablement touché par les questions sécuritaires.

A l'inverse, l'hôtellerie en province a terminé l'année avec une progression de 3,5% de RevPAR, tirée par l'amélioration de 0,7 point du taux d'occupation et de 2,3% du prix moyen. L'été a été positif, grâce notamment à la météo plus favorable et au décalage du calendrier du Ramadan en juillet. Plusieurs évènements d'envergure ont aussi contribué aux bons résultats de certaines régions, comme la Marée du Siècle qui à attiré nombre de visiteurs en Bretagne (+5,1% de RevPAR dans la région sur l'année 2015), ou l'organisation du salon biennal Vinexpo à Bordeaux (+4,9% de RevPar dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes). La venue du roi saoudien sur la Côte d'Azur durant l'été a également été l'un des facteurs de la croissance de 6,8% du RevPAR en Provence-Alpes-Côte d'Azur. En revanche, le recul de 2,5% de l'indicateur en Normandie s'explique par une comparaison défavorable avec 2014, année du 50e anniversaire du débarquement et de l'organisation des Jeux Equestres.

Mais la croissance de l'hôtellerie en régions a été ralentie par l'impact des attentats terroristes en fin d'année : tandis que les effets des attentats de janvier 2015 étaient restés circonscrits à Paris et à l'Ile-de-France, les conséquences des attaques du 13 novembre se sont faites ressentir sur l'ensemble du territoire, engendrant de nets reculs d'activité en novembre et décembre, et des effets se prolongeant début 2016.

Si le bilan de 2015 est celui d'une stabilité de l'activité hôtelière en France, "Le maintien des performances de l'hôtellerie française est toutefois à mettre en perspective avec les résultats des autres marchés européens pour l'année 2015. La France enregistre en effet une évolution de 0,1% de son RevPAR là où le continent affiche une progression globale de 4,7%", souligne Georges Panayotis, président de MKG Group.