L’hôtellerie en ligne de mire

59

La prochaine bataille du voyage d’affaires se livrera dans le monde de l’hôtellerie. D’un côté des groupes de plus en plus puissants, bien décidés à garder la maitrise des prix et une relation directe avec les clients. De l’autre, des sites internet conscients que fédérer l’offre donne un pouvoir de taille qui pourrait déstabiliser les […]

La prochaine bataille du voyage d’affaires se livrera dans le monde de l’hôtellerie. D’un côté des groupes de plus en plus puissants, bien décidés à garder la maitrise des prix et une relation directe avec les clients. De l’autre, des sites internet conscients que fédérer l’offre donne un pouvoir de taille qui pourrait déstabiliser les grosses chaînes. Au milieu, arbitres évidents, les travel managers et chargés de voyage, demandeurs de prix et de qualité.
«Il faudra que l’hôtellerie se plie aux règles de l’entreprise pour proposer une offre cohérente qui n’établit pas de fossés infranchissables entre l’entrée et le haut de gamme». Greg Slict, le patron de l’American Business Travel Association, donne le ton de ce qu’il attend. Un constat né des offres de groupes qui privilégient les étoiles et non les besoins des voyageurs d’affaires. «On sait aujourd’hui que l’équation réussie du voyage d’affaires passe par le prix et les services apportés par l’hôtel», affirme Greg Slict. Des prix ? Certes, mais surtout une homogénéité dans l’offre qui permet une négociation globale indispensable aux grandes entreprises. Sinon ? Greg Slict est formel : il faudra demander ce travail aux sites Internet, capables de reconstruire une offre par segment en piochant ci et là les établissements capables de répondre aux demandes des clients. Car négocier des volumes disparates (ou des fréquences aléatoires) est essentiel aux voyageurs d’affaires et à ceux qui gèrent les budgets. De fait, si demain Internet prend le pas sur les grandes chaînes, bien malin qui pourra s’offrir le luxe de refuser de passer sous les fourches caudines du online. Tous le monde le sait. Personne veut en parler.

Marcel Lévy